A 48 ans, après 25 ans d'une brillante carrière hollywoodienne, l'acteur John Cusack accuse aujourd'hui l'industrie cinématographique et condamne l'âgisme et la misogynie qui entourent Hollywood.En pleine promotion de son dernier film, la satire acerbe et "brutalement honnête" (dixit Cusack) de David Cronenberg, Maps To The Stars, John Cusack compare Hollywood a un "bordel" où "les gens deviennent fous", dans les colonnes du Guardian.Dans Maps To The Stars, John Cusack joue Stafford Weiss, un thérapeute qui est devenu riche grâce un improbable cocktail thérapeutique (une partie psychanalyse freudienne, une partie massage profond des tissus et une mesure généreuse de conneries) qui attire l'élite du showbiz en proie à de profonds mal-êtres, telle Julianne Moore qui n'accepte pas de vieillir.Le souci de l'âge est un thème récurrent dans Maps To The Stars, comme dans la réalité du septième art selon l'acteur qui condamne l'âgisme qui sévit à Hollywood : "Moi, j'ai la chance d'avoir encore 15 à 20 ans devant moi avant qu'on dise que je suis vieux. Pour les femmes c'est beaucoup plus brutal. Dans le film, il y a une réplique qui dit que les 'actrices sont ménopausées à 26 ans' et cette phrase n'est pas si absurde et éloignée de la réalité en fait. J'ai une amie qui a vu sa carrière s'arrêter à 29 ans parce que le système préférait un nouveau canon de 22 ans. Hollywood ressemble de plus en plus à de la pornographie juvénile. C'est p*** de ridicule".Cusack, né et élevé dans l'Illinois, a fait ses débuts au cinéma à 16 ans (dans Class aux côtés de Rob Lowe et Jacqueline Bisset), s'est fait connaître à 18 (dans Un monde parfait de Cameron Crowe) et est devenu star à 22 ans avec Les Arnaqueurs de Stephen Frears.Et à l'époque, John Cusack raconte qu'il a été encadré et protégé par des poids lourds de l'industrie tels que Al Pacino : "Les gens s'occupaient de vous quand vous étiez gamin. Il y avait des bonnes personnes dans l'industrie. Quand je suis arrivé à Los Angeles Rob Reiner (le réalisateur de Misery) m'a invité à venir chez lui, il m'a appris. Puis j'ai travaillé avec Pacino. Al Pacino il savait parler, encadrer".Mais aujourd'hui, Hollywood n'est plus aussi bienveillant pour la jeune génération déplore l'acteur : "Les choses ont changé. Maintenant c'est différent. La culture hollywoodienne mange les jeunes acteurs et les recrache immédiatement. C'est difficile de survivre".Pire, selon Cusak, c'est tout le système qui a changé avec le temps transformant l'industrie du septième art en un immense "bordel où les gens deviennent fous" : "Le Hollywood d'aujourd'hui est plus proche de la vision de Bruce Wagner (le scénariste de Maps To The Stars) qu'on ne l'imagine. Ce n'est plus un lieu mais une idée nostalgique. Les méga-entreprises ont pris le relais, balayant avec elles l'ère des producteurs indépendants. Dans le Hollywood moderne, la franchise est reine et l'acteur juste un levier".Retrouvez John Cusack, tout aussi défaitiste sur la condition humaine dans Maps To The Stars, déjà en salles, aux côtés de Robert Pattinson, Julianne Moore, Mia Wasikowska ainsi que Sarah Gadon, Olivia Williams et Evan Bird.L'histoire de Maps to the Stars : À Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star ; son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités ; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice.La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles : Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité.Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchaînement des pulsions et l’odeur du sang.La bande-annonce de Maps to the Stars de David Cronenberg : MC
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John Cusack compare Hollywood à de "la pornographie juvénile"
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