“Ce n’est pas du journalisme, c’est du harcèlement” : Millie Bobby Brown répond aux critiques

L’actrice star de Stranger Things délivre un message fort pour les femmes victime de body-shaming, après avoir été dénigrée pour son changement de look lors de la promo d'Electric State.

Millie Bobby Brown a connu une ascension fulgurante depuis son interprétation de Eleven dans Stranger Things, alors qu’elle n’avait que 11 ans. Entre les tournées promotionnelles et les plateaux télévisés, la jeune fille a été propulsée sur le devant de la scène très tôt. Depuis, elle est devenue l'un des visages les plus connus des productions Netflix : elle est en tête d’affiche des deux films Elona Holmes, de La Demoiselle et le Dragon, ou encore du très prochain The Electric State.

L’actrice britannique a toujours reçu des critiques sur son apparence, notamment sur le fait qu’elle ferait plus mature que son âge, se maquillerait ou encore s’habillerait comme une adulte. Millie a fêté ses 21 ans le mois dernier, pourtant ce type de réflexion ne s'estompe pas. Les médias ne cessent de ramener la jeune femme à son apparence, qui ferait désormais trop “maman”. Elle répond dans une vidéo postée sur son compte Instagram, au nom de toutes les femmes victimes du même genre de harcèlement : 

“Je veux prendre un moment pour aborder quelque chose qui, à mon avis, est plus grand que moi. Quelque chose qui touche chaque jeune femme qui grandit sous les projecteurs. J'ai commencé dans ce secteur à l'âge de 10 ans. J’ai grandi devant le monde et, pour une raison que j’ignore, les gens n’arrivent pas à grandir avec moi. Au lieu de cela, ils agissent comme si j'étais censée être figée dans le temps, comme si je devais toujours ressembler à comment j'étais sur le tournage de la saison 1 de Stranger Things. Et parce que ce n'est pas le cas, je suis maintenant une cible”.

Millie Bobby Brown évoque ensuite certains articles publiés pendant sa tournée promotionnelle pour le prochain film Netflix The Electric State, réalisé par les frères Russo et diffusé dès le 14 mars sur la plateforme. L'actrice n’hésite pas à donner le nom des différents auteurs, “qui ont désespérément besoin de détruire les jeunes femmes”.

Elle cite plusieurs exemples de titres :  “Pourquoi les membres de la génération Z comme Millie Bobby Brown vieillissent-ils si mal ?” de Lydia Hawken ; “Qu'est-ce que Millie Bobby Brown a fait à son visage ?” écrit par John Ely ; “Millie Bobby Brown confondue avec la mère de quelqu'un alors qu'elle guide sa sœur cadette Ava à travers Los Angeles”, de Cassie Carpenter ; ou encore “Le créateur de Little Britain, Matt Lucas, s'en prend sauvagement au nouveau look de maman de Millie Bobby Brown”, écrit par Bethan Edwards. 

Ce dernier titre fait référence à un tweet de Matt Lucas, acteur, réalisateur et producteur britannique qui avait comparé l'actrice au personnage de “Fat Pat” de sa série Little Britain. Suite à la vidéo de Millie Bobby Brown, ce dernier s’est justifié et excusé sur son compte Instagram : 

"Chère Millie, je viens de voir ton message et je voulais répondre et fournir un peu de contexte. Il y a près de 25 ans, j'ai co-écrit et j'ai participé à une émission de sketchs intitulée Little Britain. Il y avait un personnage appelé Vicky Pollard, qui avait les cheveux blonds et portait toujours un haut rose, et sur la photo, tu avais les cheveux blonds et un haut rose, alors j'ai souligné la similitude en publiant l'un de ses slogans. Je te trouvais superbe et j'ai été mortifié lorsque la presse a écrit que je t'avais critiqué, d'abord parce que ce n'est pas mon style, et deuxièmement parce que je pense que tu es brillante. Je ne l'aurais pas posté si j'avais pensé que cela aurait pu te contrarier, mais je réalise que c'est le cas, et je m'en excuse”.

Millie Bobby Brown affirme à propos de ce type de papiers : “Ce n’est pas du journalisme, c'est du harcèlement”. Elle ajoute : 

“Le fait que des journalistes adultes passent leur temps à décortiquer mon visage, mon corps, mes choix, est inquiétant. Le fait que certains de ces articles soient écrits par des femmes est encore pire. Je refuse de m’excuser de grandir, je refuse de me faire plus petite pour correspondre aux attentes irréalistes de ceux qui ne supportent pas de voir une fille devenir une femme. Je n’aurai pas honte de mon apparence, de la façon dont je m’habille ou de la façon dont je me présente”. 

L’actrice termine sur une note d’encouragement : “Faisons mieux. Pas seulement pour moi, mais pour chaque jeune fille qui mérite de grandir sans craindre d’être mise en pièces simplement parce qu’elle existe”. Cette prise de parole courageuse souligne le comportement sexiste et réducteur qu’ont certains médias à propos des célébrités, et plus particulièrement des femmes.