“Je ne suis pas tactile. Je suis trop timide,” assure le réalisateur du Parrain et d’Apocalypse Now.
Il y a quelques semaines s’est clôt le 77ème Festival de Cannes. Une édition marquée par le retour du géant de cinéma Francis Ford Coppola, qui présentait Megalopolis, un film qu’il a mis quarante ans à développer. Un retour quelque peu entaché par des accusations de comportements inapproprié du réalisateur sur le plateau de son gros-œuvre.
Alors que Judith Godrèche présentait le court-métrage Moi Aussi et portrait sur les marches de la Croisette son combat contre les violences sexistes et sexuelles, The Guardian publiait un rapport sur la production de Megalopolis faisant état de certains gestes déplacés du réalisateur de quatre-vingt cinq ans envers des figurantes. Il aurait ainsi “attiré des femmes à lui pour qu’elles s’asseyent sur ses genoux”, ou encore “essayé d’embrasser des figurantes seins nus et légèrement vêtues” (dans le cadre d’une scène de festivité).
Des accusations qui n'avaient pas empêché Coppola de profiter de tous les honneurs cannois, et d’apparaître sur la scène du Grand Théâtre Lumière pour remettre la Palme d’or d’honneur à son ami de toujours, George Lucas, comme si de rien n’était.
Pourtant, Francis Ford Coppola avait bien répondu à ces accusations sur la Croisette, en répondant aux questions d’un journaliste du New York Times.
Le réalisateur s’est d’abord défendu en s’en remettant à l’éducation que lui aurait donné sa mère, l’actrice Italia Pennino Coppola :
“Ma mère m'a dit que si tu fais des avances à une femme, c'est lui manquer de respect, et les filles pour lesquelles j'ai eu le béguin, je ne leur ai certainement pas manqué de respect.”
Coppola a ensuite ajouté : “Je ne suis pas tactile. Je suis trop timide.”
Œuvre unique ou "mega-flop" ? Megalopolis de Coppola est le film qui a le plus divisé la CroisetteManohla Dargis, le critique à l’origine de l’article du Times, écrit ensuite que, “exhorté à en dire plus, Coppola a ajouté qu’il existait bien une photo où il embrassait l’un des filles sur la joue, prise par le père de cette dernière”. “Je l’ai connue quand elle avait neuf ans,” aurait ajouté le cinéaste.
Une défense un peu légère, qui vient s’ajouter au communiqué publié par Darren Demetre, producteur exécutif de Megalopolis juste après la sortie de l’article du Guardian :
"Je n'ai jamais eu connaissance de plaintes pour harcèlement ou mauvais comportement au cours du projet. [...] Francis a produit et réalisé avec succès un film indépendant gigantesque, prenant toutes les décisions difficiles pour s'assurer qu'il soit livré dans les délais et le budget impartis, tout en restant fidèle à sa vision créative. Deux jours durant, nous avons tourné une scène de célébration dans un club digne du Studio 54, et Francis s'est promené sur le plateau pour instaurer l'esprit de la scène en donnant des accolades et des baisers sur la joue aux actrices, aux acteurs et aux figurants. C'était sa façon d'inspirer et d'établir l'atmosphère du club, qui était si importante pour le film.”
Les plaintes relayées par le Guardian faisaient également référence au fait que Francis Ford Coppola ait été sous l’emprise de marijuana pendant tout le tournage du film. Une information qui fait écho au tournage d’Apocalypse Now, d’où nous sont parvenues les mêmes rumeurs.
Pour l’instant, aucune plainte officielle n’a été déposée contre le réalisateur et son film a trouvé un distributeur en France. Sa date de sortie n’est pas encore connue.
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