Les adaptations de série : piège ou opportunité ?La question était posée à l'occasion du dernier Festival de la Fiction TV à La Rochelle. Alors que les téléspectateurs s'intéressent de plus en plus au format série, les productions originales françaises peinent à faire la différence sur la scène internationale et nombreuses sont en France les adaptations de sitcoms britanniques, danoises ou encore allemandes au détriment de créations originales.Si Canal+ et Arte font office d'outsiders, le premier avec une liste non exhaustive de shows made in Canal à succès (Les Revenants, Versailles, Borgia, Le Bureau des Légendes, Braquo) et le second s'interdisant tout bonnement les remakes de séries étrangères, les adaptations de séries ne sont-elles pas en train d'envahir notre paysage audiovisuel ?A en croire une étude d'EuroData TV Worldwide, non.Derrière l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Est, l'Europe de l'Ouest n'est classée qu'à la troisième marche du podium des adaptateurs de fictions avec juste vingt et une séries adaptées (ou en cours) depuis 2010.Si le chiffre n'est pas conséquent, l'étude rapporte tout de même une accélération du processus depuis 2014 : sur ces vingt et une adaptations, douze sont sorties ou vont sortir en 2015.Faut-il pour autant se désoler de cette supériorité de l'adaptation au profit de la création ? Deux camps s'affrontent. "Pourquoi se priver d'une adaptation quand le projet est bon", se défend Thierry Sorel, directeur de la fiction de France 2 dont le but premier est de "continuer à surprendre le téléspectateur". "Il faut faire confiance à nos auteurs", lui rétorque Arnaud Jalbert, conseiller fiction d’Arte tempéré par Claire Lemaréchal, scénariste, qui rappelle que le travail d'adaptation n'est pas moins valorisant pour les auteurs, ni "plus léger, ni plus rapide".Mais si le réel problème aujourd'hui ne venait-il pas dans le fond de la course à l'audience que se font les chaînes, toujours à la recherche de l'assurance d'un public de masse ? "J’ai l’intime conviction que si j’étais arrivée avec de très bons auteurs sur la même histoire de fantôme d’une petite fille qui traverse trois époques, on ne m’aurait pas acheté le projet", évoque Iris Bucher, productrice qui a proposé Le secret d’Elise à TF1.Saint Thomas se serait-il fait voler sa célèbre réplique - "Je ne crois que ce que je vois" - par les chaînes audiovisuelles françaises ?MC
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- Trop d’adaptations et pas assez de créations originales en France ?
Trop d’adaptations et pas assez de créations originales en France ?
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