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Le système de va-et-vient dans le temps est brillant, presque trop: sa mécanique voyante accentue certaines concessions faites au récit et une lassitude s'installe face à une volonté de résolution systématique. Mais les rapports de corps et des visages, la chape de plomb qui pèse un peu plus bas à chaque révélation et la présence d'acteurs bluffants emportent le tout vers la cruauté tragique d'une guerre des sentiments.
Toutes les critiques de 7h58, ce samedi-là
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Lumet a le talent sans égal de révéler des abîmes de cynisme, tant chez les personnages que chez les spectateurs… Une fois encore, il se fait moraliste, comme il le faisait jadis dans Serpico ou dans Un après-midi de chien. Il ne juge pas, mais il montre une société terrifiante et paumée, sans norme ni repères, où l’individualisme devient loi, avec l’infantilisme pour excuse et la barbarie comme conséquence. Il le fait avec le savoir-faire discret mais sûr des routiers hollywoodiens d’antan.
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Un film très noir, vraiment désespéré mais tellement rythmé qu'il est de ceux qui donnent envie de retourner vite au cinéma. C'est avant tou un film à la mise en scène brillante, signée par Sidney Lumet qui, à 83 ans aujourd'hui, déborde d'énergie et de créativité.
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Sidney Lumet est un grand cinéaste, un orfèvre de la direction d’acteur. Deux fils et un père dans un mélodrame, un thriller dramatique, presque une tragédie grecque en réalité, qui se déroule de nos jours à Manhattan. Un lent et long cauchemar, un voyage au bout d’un enfer, celui d’un terrible héros, Andy, magnifiquement interprété par Philip Seymour Hoffman qui fait couler beaucoup de sang et collectionne les cadavres. Immense prestation de l’acteur. Cette famille-là a plus à voir avec celle des Atrides que celle des Corleone de Mario Puzo.
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Le spectacle pourrait être pénible (il l'est par instants) s'il n'était l'œuvre d'un homme de spectacle. Aussi désespéré que soit son propos, Sidney Lumet profite de ses formidables acteurs, de son scénario astucieux pour retrouver le plaisir de faire du cinéma qui va vite, qui choque et fascine.
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Cet implacable thriller familial est une machine infernale aux ressorts dramatiques aussi tendus qu'une tragédie grecque. Le grand Lumet chorégraphie avec maestria et vivacité cette spirale démoniaque qui va précipiter toute une famille dans un chaos fatal.Stressé, mais comblé, le spectateur est happé par ce rapide de 7h58, conduit en enfer par Ethan Hawke et Philip Seymour Hoffman, un tandem qui sait dérailler sans faire de rescapés.
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Doté d'un scénario à la précision horlogère, son film à la narration déconstruite se teinte crescendo d'un noir absolu. Si l'on regrette des choix redondants, l'art du réalisateur est à l'oeuvre et l'interprétation fait un sans-faute. A la bonne heure !
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A la manière d'Alejandro Gonzalez Inarritu ou du Paul Haggis de Collision, Sidney Lumet opte pour une narration déstructurée qui multiplie les flash-back et les points de vue des différents personnages, afin d'accentuer la dramaturgie. La tension s'amplifie à mesure que la cellule familiale s'étiole. L'effet boule de neige est inéluctable, chacun paiera le prix fort pour sa trahison.
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Pas d’oscar en vu pour le dernier film de Sidney Lumet, mais il remporte en revanche le prix du pire titre français. 7h58 ce samedi-là, thriller familial sans queue ni tête, n’a qu’un seul intérêt, son casting. Il faut dire que le face à face Philip Seymour Hoffman et Ethan Hawke pouvait laisser imaginer le meilleur. On assiste au pire. Une mise en scène et un montage arthritique qui transforme ces deux heures de film en des longs moments d’attente du générique final. Tout n’est pourtant pas à jeter dans cette histoire de trahison familiale, intéressante, mais mal exploitée. 7h58 ? C’est peut-être l’heure de la retraite monsieur Lumet.