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Résonances lointaines de La Nuit du chasseur de Charles Laughton et de La Ballade sauvage de Terrence Malick, la violence en moins. (...) Ce premier long, avant-dernier de Guillaume Depardieu, lui offre une ultime échappée vraiment belle.
Toutes les critiques de Au voleur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Florence Loiret Caille et Guillaume Depardieu se rencontrent sur un écran, et c’est un couple qui naît, qui joue l’amour (banal), qui joue la complicité. Tout le temps du film on croirait voir Loiret Caille protéger Depardieu, l’encourager, le réconforter, le rassurer, le diriger aussi à sa façon. Tout le long du film, on le voit peu à peu s’épanouir, se laisser aller, s’adonner à sa partenaire mais aussi à la caméra de Sarah Leonor, s’abandonner, s’oublier (il disait que le métier d’acteur consistait à ne rien faire), en toute confiance, la tête dans le frais cresson, à la nature qui recouvre tout comme un linceul.
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Au voleur appartient à ces récits dont la force limpide défie la critique. Les mots que l'on a envie d'employer sont fatigués, usés, compris de travers. On les gardera pour nous.
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Puis vient l'échappée proprement dite, part la plus séduisante, forcément, que le film préméditait manifestement depuis un moment : entre partie de campagne et ballade sauvage avec ces chants de l'ouest américain qui semblent nous parvenir de derrière les fourrés. Le film enchaîne les baignades dans l'eau claire et scènes d'amour au coin du feu, sans surprise mais avec une douceur inspirée et touchante. Et parfois étonnante, lorsque le couple en cavale découvre un barbecue improvisé ou un RER au détour d'une forêt moins sauvage qu'on ne l'imaginait. On pourrait, si l'on était ronchon, regretter que la cinéaste en tire des effets un brin systématiques ou répétitifs, ce serait faire peu de cas de cette belle intuition cinégénique qui sauve in extremis le film de la mollesse et de l'ennui.
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Il faut passer, sans s'énerver, une première partie qui, certes, place le film sur ses rails, mais a une fâcheuse tendance à ne rien apporter d'indispensable au sujet. Vient ensuite le miracle : la fuite (...) se transforme en un extraordinaire voyage initiatique et poétique, qui convoque La Nuit du chasseur, de Charles Laughton, et Josef von Sternberg. Pas moins.
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La première « chose » qu'on voit et qu'on aime, dans ce premier long métrage signé Sarah Leonor, c'est [Guillaume Depardieu]. (...) La patte de la réalisatrice s'impose vraiment à la faveur de l'incroyable échappée des deux amants en pleine nature. Un nouvel espace-temps s'ouvre. (...) Quant au dénouement, il est aussi gracieux et précis que le titre, exclamation devenue en perdant sa ponctuation une émouvante dédicace. Au voleur et à l'acteur.
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Cette traque aux allures de fable est de celles qui laissent les hommes à terre sur le bitume, comme jadis les héros d'A bout de souffle, Accatone ou Badlands. La réalisatrice Sarah Leonor réussit donc ses grands débuts, même si certains déséquilibres (la mise en place notamment) perturbent un peu son récit.
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Sarah Leonor cite pour références l’esprit de « Badlands », de Terrence Malick, ou de « High Sierra », de Raoul Walsh, mais c’est surtout celui de « la Nuit du chasseur «, de Charles Laughton, que l’on invoquera. Porté par un morceau de Woody Guthrie, des percussions algériennes et deux comédiens subtils, « Au voleur » vaut infiniment mieux que les quelques salles dans lequel il est distribué.
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Sur le rythme envoûtant d'une comptine folk de Woody Guthrie (Grassy Grass Grass), le film dérive alors sur les terres américaines, (...) Comme on reste malgré tout en France, l'itinéraire est nettement moins sanglant, plus symbolique et intellectualisé, et perd au passage quelque chose de la magie sauvage de ces illustres modèles. Reste un premier long métrage incontestablement ambitieux et original, mais qui ne tient pas toutes ses promesses.
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Si la nature est très poétiquement filmée, et s'il est émouvant de revoir Guillaume Depardieu le propos reste conventionnel.