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[Les acteurs] s'amusent à dynamiter tous les mythes de l'univers banlieue. (...) Leur humour est si ravageur que les plus grosses ficelles passent comme une lettre à la poste.
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Humour gras salvateur, dialogues qui font mouches, histoire qui tient la route… Bref cela devrait plaire à la Marine cette affaire là.
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Surprise : ce premier film qui mélange l'efficacité des comédies américaines actuelles et la franchouillardise des comédies hexagonales devrait séduire un public large, de ceux qui n'ont jamais foutu les pieds en banlieue à ceux qui la connaissent trop bien. Franck Gastambide (réalisateur, scénariste, acteur) parle de ce qu'il connaît mais sait très bien que ce vécu ne suffit pas à faire un film, au même titre qu'une accumulation de gags sur des banlieusards désœuvrés, aussi drôles soient-ils, ne fait pas une comédie. Ce qui fait la différence, c'est le regard qu'il porte sur sa génération de lascars, à la fois moqueur et tendre, dépourvu de condescendance et qu'ici, le rire gras masque une vraie inquiétude qui ne se dit jamais ouvertement (...) Le décalage entre ce qu'ils pensent être et ce qu'ils sont réellement constitue le moteur de cette farce que chacun goûtera selon sa sensibilité.
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Le film donne l'impression d'être né des divagations d'une petite bande d'amis qui haïssait tellement l'ennui qu'elle a décidé de lui tordre le cou une bonne fois pour toutes.
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Le film met en joie par la sincérité et l'honnêteté du regard sur les habitants de la banlieue.
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Cette première aventure cinématographique du trio (...) de la série "Kaïra Shopping" accumule les vannes, les apparitions cocasses (...) et les délires trash. Avec, en filigrane, un regard pertinent sur la banlieue.
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Délirant, décalé... et d'un mauvais goût très sûr. Ambiance. Tension, horreur, mystère... un cocktail détonant.
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Franck Gastambide va loin, très loin, perd sans doute quelques spectateurs mais signe un film qui n'est jamais tiède. Cette extravagance n'empêche pas non plus une certaine authenticité, liée principalement au parcours perso de ses acteurs et à l'évocation en filigrane des galères sentimentales et sexuelles des gars des cités. Une authenticité qui se joue des clichés, et offre un supplément d'âme au film. Et comme le rappelle utilement Medi Sadoun, aka Abdelkrim : "Et si tu vas pas voir le film, on sait qui t'es, on sait où t'habites et, la tête de ma mère, on va te retrouver."
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Enfin une comédie sur la banlieue par des mecs de banlieue et pour tous. Humour, tendresse, baskets, casquettes, on ressort avec le sourire. Et si on vous dit que les Kaïra ont pour maître Judd Apatow, la classe, hein ?
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Après la websérie Kaïra Shopping, Franck Gastambide, Medi Sadoun et Jib Pocthier se lancent dans le cinéma entourés de pointures. Ramzy, Cantona ou François Damine. Ca déchire !
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La comédie que les nains espéraient depuis Willow. Ca s’essouffle sur la fin mais il y a suffisamment de crises de rire jusque là (et de savoureux dialogues) pour que ce premier film reste recommandable. Gastambide est un enculé de cinéaste à surveiller, qu’on se le dise !
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Novlangue croustillante et salace, petites terreurs de quartier, misère sexuelle et combines carnavalesques, le film fait feu de tout bois avec une belle énergie. Et s’il se trouve parfois gainé d’un enrobage politiquement correct, il compense par une peinture bienveillante des quartiers populaires, melting-pot de gentils freaks qui, par éclairs, évoque la pétulance et la tendresse des frères Farrelly.
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L'amateurisme de la mise en scène empêche le film d'atteindre son Graal – une version rap des "Beaux gosses" – mais il se dégage de cette comédie un parfum d'authenticité d'autant plus sympathique qu'il demeure inaccessible à bien des "banlieuefilms" qui se prennent au sérieux.
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par Frédéric Mignard
Toutes les critiques de Les Kaïra
Les critiques de la Presse
Très sexe, carrément politiquement incorrect, le passage des Kaira au cinéma a beau être une incessante succession de sketchs, on en ressort hilare !
Stars d’Internet (leur websérie, Kaïra Shopping, fut un carton), les Kaïra vont-ils transformer l’essai sur grand écran ? C’est tout le mal que l’on souhaite à cette bande de pieds nickelés modernes, pub vivante pour des « quartiers » décomplexés. Mais même s’ils tordent le cou aux clichés sur la banlieue en incarnant de joyeux fl emmards inoffensifs, Franck Gastambide et ses acolytes mettent l’accent en creux sur les diffi cultés de la vie dans les cités : absence de travail et de perspectives, frustration sexuelle… Qu’on se rassure, on est loin du fi lm à thèse. Dans Les Kaïra, nains sont traités comme des chiens, des cougars fatiguées se tripotent devant des webcams, les femmes en burqa se cognent contre les lampadaires, les mamies traitent les jeunes de fi ls de pute et les flics sont d’attendrissants dépressifs ! Cette comédie gonzo, dont l’argument racoleur sert de prétexte à une flopée de gags trash, n’est pas la mieux ciselée de l’année mais certainement la plus inventive et la plus corrosive. Aux commandes du bolide et en première ligne, Franck Gastambide s’affirme d’emblée comme un homme-orchestre à suivre, au même titre que Thomas Ngijol et Fabrice Éboué. Ramzy (ici dans le rôle d’un grand frère dégénéré), Jamel Debbouze, Omar Sy et les autres peuvent dormir sur leurs deux oreilles : la relève est assurée.
Le ressort comique de ce premier film décalé, qui n'évite pas pour autant certaines facilités, repose en grande partie sur ce trio d'acteurs capables de croquer un univers avec une bonne dose d'autodérision.
Vous avez aimé "Les Lascars", voici la bande du "Kaïra Shopping" de Canal+, leurs cousins en chair et en tchatche. Même humour, ADN mariole identique pour une plongée en banlieue en mode délire. Avec aussi pas mal de sensibilité derrière les grossièretés de façade.
Tournant tout en dérision, cette comédie fait mouche grâce à un ton enlevé. Mais le rire s'embourbe parfois dans des vannes graveleuses, indigentes et indigestes.
Malgré des sorties bienvenues et efficaces ici et là, il manque quand même à cette déconnante le support d'un semblant de scénario.
La plus grande faillite des "Kaïra", c'est plutôt son lissage forcené, cet acharnement à effacer toute trace de subversion d'un scénario qui ne demandait pourtant que ça. (...) Ce culte peureux du consensus achève ainsi de faire rentrer "Les Kaïra" dans le rang. Triste rang.