Pas la peine d’aller chercher bien loin l’inspiration de Coelo pour son film : du Tchad des années 80 à la situation actuelle au Kivu en passant par bien d’autres, l’histoire de l’Afrique déborde d’endroits ou de contextes proches de N’Djamena city. Peut-être même pire. Les faits relatés ici seraient en dessous de la réalité. On écarquille pourtant les yeux devant des ficelles de scénario aussi épaisses que celles que tresse Hollywood quand elle fait des films « humanitaires». De la seconde épouse de Koulbou, qui va le trahir au journaliste idéaliste arbitrairement emprisonné, on baigne dans l’archétypal. Le plus énorme étant peut-être ce colonel, portant une panoplie de psychopathe, chemises rouge sang et barbe d’ogre comprises. Ce manque d’écriture des personnages fait beaucoup de mal au film, surtout quand ici et là, il s’aventure dans une vision plus distanciée de l’histoire, pour des séquences d’une étrange poésie. N’Djamena city aurait pu être un grand film sur la fine frontière séparant l’homme civilisé de la barbarie. Son parcours trop en zig-zags entre thriller d’action et portrait d’une folie en cours n’en fait qu’un spot, efficace, pour Amnesty International. Mais surtout un film dont les maladresses l’empêchent de plaider au mieux sa cause, des plus justes.