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Ce deuxième long métrage du réalisateur de La Visite de la fanfare marque une rupture de ton audacieuse. Finie la comédie sur fond de rapprochement israélo-arabe, place aux désarrois existentiels d’un homme sans qualité. Intrigant, quasi muet, The Exchange se heurte aux limites d’un postulat ténu et alors tourne en rond. Mais ce conte philosophique aux accents burlesques insoupçonnés n’en possède pas moins une élégance singulière.
Toutes les critiques de The Exchange
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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A mille lieues de La visite de la fanfare, le nouveau film d’Eran Kolirin est une œuvre austère et difficile d’accès qui se rapproche des expériences filmiques d’Antonioni. Pour aventuriers du septième art.
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Entre la fable surréaliste et le récit naturaliste, la trajectoire de ce personnage qui se détache du monde provoque un certain trouble. Sa nature est difficile à identifier, comme le sens de cette histoire (...). Dans ce trouble, réside aussi le charme du film.
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Du "Playtime" volontairement low cost où, s'il y a regard enfantin, celui-ci serait vraiment anxieux. (...) "The Exchange" finit par tourner en rond. (...) Mais avec peu, Kolirin trousse un film drôlement inquiétant sur le mal infantile contemporain. Et il y a une vraie beauté dans son trait minimal.
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Le film séduit d'abord, pour sa mise en scène précise, attentive et habile dans sa manière de nous faire ressentir les effets curieux d'un regard oblique. Pourtant, c'est peu à peu pour l'étrangeté d'un regard vraiment détaché qu'opte Eran Kolirin. (...) Là, on ne le suit plus qu'avec... détachement.
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On peut y voir une réflexion sur l'appartenance, filmée au rasoir, volontairement désincarnée. Ou une incitation ratée à ouvrir les yeux sur les contingences humaines. L'une comme l'autre ne suscitent de toute façon qu'indifférence polie.
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Comme un très long sketch, le film s'enferme dans une dynamique assez vaine, précis dans ses effets mais toujours plus vague et brumeux (pour ne pas dire fumeux) quant à l'expérience qu'il représente.
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Quand des cinéastes se piquent de nous balader dans une routine infectée par l’étrange (Lynch, par exemple), il est raisonnable d’attendre qu’ils nous mènent assez loin. C’est cette distance – plus justement, le carburant nécessaire pour la parcourir – qui manque terriblement à The Exchange, le nouveau film de l’Israélien Eran Kolirin
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le cinéaste ne tire hélas qu’une caricature de film d’auteur passablement dévitalisée : acteurs atones, découpage ronronnant, atmosphère absurdo-glacée fastoche et complaisante, rien ne se déploie dans cet amas de plans, sinon l’impression de plus en plus tenace d’enfoncer des portes ouvertes en hurlant dans le vide.