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Cette histoire de marin revenant dans ses steppes natales pour trouver une épouse ne brille certes pas par son originalité, mais le regard de son réalisateur est des plus éclairant. Sergei Dvortsevoy, un ancien documentariste, réfute tout principe d’exotisme de carte postale. Évacuant le tourisme folklorique, il lui préfère un compte-rendu sur le vif de la situation d’une population écartelée entre racines rurales et industrialisation galopante. Sous ses airs de fable sentimentale, Tulpan s’avère un brillant décryptage du monde actuel et de ses profonds bouleversements.
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Derrière une indéniable éloquence visuelle qui exalte la pureté de l’attachement à la terre, Tulpan cache une idéologie insidieuse faite de misogynie et de haine de la modernité. Ce que le film ne montre pas (la ville) est plus important que ce qu’il montre, comme l’indique le titre, qui fait allusion à une fille que le personnage principal n’a jamais vue et ne verra jamais.
Toutes les critiques de Tulpan
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Documentaire sur les tribus nomades, récit initiatique et ode panthéiste tout à la fois, mais aussi western oriental où des bergers misérables remplaceraient les fiers cow-boys, ce film à la beauté sauvage n'a rien d'un dépliant touristique. On en sort pourtant avec une drôle de question : comment peut-on vivre ailleurs qu'au Kazakhstan ?
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Avec cette première fiction, le documentariste Sergei Dvortsevov raconte les deux amours d’un homme : pour une jeune fille (invisible) et pour un pays. Une œuvre romanesque mais bien plantée dans le réalisme documentaire, une fusion qui voit se mêler de poétiques déclarations d’amour au suspense de la naissance d’un agneau. Ce plat pays qui est le sien, Asa refuse de le quitter pour la ville et pour les plaisirs que lui vante son ami Boni. Un pays austère et rude, mais pas sans vie, et surtout pas sans bruits. La cacophonie est permanente : blatèrement des chameaux, braiments des ânes, bêlements des moutons, radio du fils aîné, chants de la fillette, jeux du tout-petit, pétarades de véhicules et tourbillons de vent, des éléments qui nous font entrer de plain pied dans la vie d’une famille et d’un autre monde. Dernier film vu sur le Kazahkstan : « Borat », inutile de dire qu’ici, il s’agit d’un autre voyage, dépaysant, poétique, filmé avec amour.
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Cette parabole nomade sur la perte des illusions, un peu répétitive, magnifie les rapports humains sur fond de paysages majestueux.
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On est ici dans le registre, familier aux amateurs de curiosités lointaines, de la fable d'Asie centrale : héros solitaires et laconiques, désirs contrariés, femmes envoûtantes et inaccessibles, dialectique de la ville corrompue et de la steppe qui rétrécit, humour tragique de la réalité post-soviétique.