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Par un drôle de hasard, j'ai vu Voyage au centre de la terre 2 - 3D en 2D. Une expérience enrichissante.Une fois n’est pas coutume,  je suis arrivé en retard à la projection de presse de Voyage au centre de la terre 2 - 3D. Pas grave, je pensais n’avoir raté qu’un bout de générique. Mais très vite, je me suis rendu compte que le film était en 3D, et que je n’avais pas les lunettes adéquates. De deux choses l’une : ou je remontais demander des lunettes, ou j’attendais un peu pour déterminer si je pouvais m’en passer. Après tout, une expérience récente m’avait alerté. J’avais vu Les immortels (le gros baklava de Tarsem Singh), dans des conditions calamiteuses : en plus d’être super lourdes, les lunettes dégradaient la luminosité à un point tel qu’il valait mieux les retirer et voir flou que les garder et ne voir que du noir. Je me suis donc astreint à analyser l’image de Voyage 2 - 3D pour me rendre compte d’une vérité étonnante : quelle que soit la composition, il y avait au centre de l’image en 3D une zone toujours nette, comme un plan en 2D. Evidemment, plus on s’éloignait du centre, et plus les bords de l’image étaient flous et distordus, comme si la zone de netteté se divisait en s’incurvant de part et d’autre du centre. Mais l’important, c’est que la mise en scène semblait délibérément conçue pour centrer l’action ou les personnages principaux.Du coup, je n’ai rien raté : ni les fautes de raccord répétées sur les taches de sueur de The Rock, ni ses grimaces lorsqu’il se fait insulter par Michael Caine, ni les répliques qui tuent (« Nous marchons sur des œufs ! ») lorsque les personnages se rendent compte qu’ils marchent sur des oeufs. Dans les scènes dites d’action, le relief est visiblement exploité pour des effets de jaillissement ou de ride, c’est-à-dire les effets les plus primitifs imaginables. Fort de mes observations, j’ai donc pu regarder le film sans lunettes et sans souffrir le moins du monde de l’absence de relief.  Par contre, j’ai un peu souffert des carences d’écriture, de mise en scène et de direction d’acteurs, tellement le film est flemmard. C’est toujours un peu triste de constater que, sous prétexte de s’adresser à des enfants, les faiseurs de ce genre de produit en profitent pour s’exonérer de tout effort intellectuel, esthétique et même technique.