Si le film de super-héros de Joss Whedon n'est pas encore sorti aux Etats-Unis, il cartonne déjà en Europe et à l'International avec plus de 201.2 millions de dollars de recettes en moins d'une semaine d'exploitation. Mais alors qu'il est déjà le meilleur démarrage de l'année en France, Avengers 2 risque d'avoir plus de mal à conquérir l'Allemagne. Au total, les 696 salles de 193 petites villes outre-Rhin ne projetteront pas les aventures des super-héros Marvel. Un grand boycott qui remet directement en cause la conduite commerciale des studios Disney, producteurs et distributeurs du film. En effet, les studios américains à grandes oreilles ont taxé le film à 53% des recettes au lieu des 47,7% habituels. De plus, les Studios réduiraient leurs dépenses publicitaires dans les cinémas et ne donneraient pas d'avance sur la location des lunettes 3D (nécessaires pour voir le film dans les meilleures conditions). Bref, projeter Avengers 2 représenterait un énorme investissement pour les petits cinémas ainsi qu'un bénéfice à sens unique au profit de Disney.  "Approcher l'industrie avec de telles conditions est complètement inhabituel, et pour moi, scandaleux !" a déclaré Andreas Kramer de la Confédération des Cinémas Allemands aux colonnes du Deutsche Welle. >>> Avengers : L’Ere d’Ultron : le miracle opère-t-il de nouveau ?Ce boycott ne vient évidemment pas d'un dégoût pour Iron Man ou Captain America mais d'un vaste problème financier qui asphyxie les cinémas allemands les plus fragiles, et ceux depuis plusieurs années. Toujours selon Andreas Kramer, les petits exploitants peinent à garder la tête hors de l'eau face aux multiplexes, notamment parce qu'ils ont du dépenser des fortunes pour moderniser leurs stratégies de marketing mais aussi leurs technologies de diffusion, afin de pouvoir projeter des copies numériques. Alors que ces cinémas indépendants auraient dépensés plus de 3,4 milliards de dollars pour ce passage au numérique, (permettant par là-même aux studios d'économiser des frais de pellicules), les nouvelles conditions d'exploitation de Disney prouvent leurs faibles poids dans la balance des négociations. Ce n'est pas la première fois que des super-héros sont boycottés outre-rhin, le dernier à en avoir fait les frais était Hulk en 2003, alors qu'Universal souhaitait déjà augmenter ses taxes de diffusion. La guerre ne fait que commencer tandis que des cinémas allemands de tout le pays se rallient à la cause. "Maintenant, tout le monde croit en nous [...] et la riposte s'étire dans tout le pays. Tout le monde se réunit pour ne pas montrer le film" se félicite Karl-Heinz Meier, l'un des portes-paroles du boycott. Il assure même que les multiplexes auraient apporté leurs soutiens à leurs confrères. Mais si la grogne générale parvient à faire du bruit, Star Wars, le blockbuster le plus attendu de l'année, qui sortira en décembre, risque bien d'asseoir la position de force de Disney dans les négociations. A tenter que les studios veulent bien les rouvrir...  

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Disponible sur Première MAX
Avengers : l'ère d'Ultron
Joss Whedon