“Il faut faire preuve de grâce”, explique le directeur général de la plateforme après la polémique qu’a essuyé l’actrice phare d’Emilia Pérez.
Netflix avait placé tous ses espoirs sur le film musical de Jacques Audiard pour les Oscars 2025. Il faut dire qu’Emilia Peréz avait fait un démarrage en beauté lors du Festival de Cannes : il est reparti avec le Prix du Jury et celui de l’interprétation féminine pour ses quatre actrices. En France, il aussi fait plus de 260 000 entrées lors de sa première semaine en salle, et déclenché une pluie de critiques positives. Il n’en fallait pas plus pour que Netflix décide de distribuer Emilia Peréz aux Etats-Unis en vue des Oscars.
Ses 13 nominations - un record pour un film étranger - présageait tout de bon… Mais c’était avant que la grande polémique éclate en janvier à cause de tweets racistes retrouvés sur le compte X de Karla Sofia Gascón, une des actrices principales du casting et première femme transgenre à être nommée aux Oscars. Netflix avait même décidé de prendre ses distances avec l’actrice en l'effaçant de sa campagne promotionnelle, malgré ses excuses. La plateforme au N rouge refusait également de payer les déplacements de Gascón pour les différentes cérémonies.
Grosse déception pour Emilia Pérez, après sa défaite à l'Oscar du Meilleur film étranger
Lors d’un entretien pour Variety, le directeur général de Netflix, Ted Sarandos, est revenu sur l'affaire et assure qu'il reste ouvert à l’idée de travailler à nouveau avec l’actrice : “Il faut faire preuve de grâce face aux erreurs des autres. Et nous en avons”. Variety a également demandé s'il pensait que Emilia Pérez aurait pu recevoir l'Oscar du meilleur film si le scandale n'avait pas eu lieu :
“Je déteste cette question, car elle suscite tous ces : et si ? C'était le favori, mais il n'était jamais certain qu'Emilia Pérez, malgré son côté innovant et ses sensations fortes, remporterait l'Oscar du meilleur film. C'était un excellent film, une excellente campagne, et je suis déçu”.
Quant à la politique de vérification des réseaux sociaux, le PDG a répondu : "En général, nous vérifions principalement les gros titres. Les contenus de quelqu'un sur les réseaux sociaux ont-ils déjà fait la une ?".
La semaine dernière, Jacques Audiard regrettait de son côté que les Oscars soient devenus une "guerre ouverte entre les producteurs, les distributeurs, les studios", tout en insinuant que la polémique autour de son film n'était pas apparue innocemment : "On ne parle pas de cinéma (pendant cette campagne). Il faut être prêt à dégainer les plus grosses saloperies contre l'autre. Ce n'est pas équitable, mais c'est comme ça..."
"Une guerre ouverte !" Jacques Audiard revient sur la campagne des Oscars
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