Black Sabbath, David Bowie, The Stooges... Affronter King Kong n'a jamais été aussi cool à l'oreille.
Kong : Skull Island, qui revient sur TMC à 21h, est donc le reboot de la saga King Kong. Mais pas un reboot comme les autres : à l'instar de X-Men : Le Commencement, il s'agit également d'un prequel situé dans une autre période historique. Nous sommes en 1973, juste après la guerre du Vietnam... La référence du réalisateur Jordan Vogt-Roberts est évidemment Apocalypse Now, avec ces visions d'hélicoptères ravageant le monde au napalm sur fond de soleil couchant -et au son d'une playlist dingue. Qui évoque, en creux, la folie de la guerre (pas que du Vietnam mais toutes les guerres militaro-industrielles) et de ceux qui la mènent. Musique :
"Time Has Come Today" -The Chambers Brothers
Enorme hit en 1968 (repris par la Terre entière depuis : Joan Jett, les Ramones, Steve Earle et Sheryl Crowe...) qui est étroitement associé dans l'imaginaire pop postmoderne à la guerre du Vietnam puisqu'on l'entend également dans Outrages (1989) de De Palma, The Doors (1991) d'Oliver Stone, Une vie volée (1999) de James Mangold ou encore Le Plus beau des combats (2000) de Boaz Yakin. Des films qui parlent du Vietnam et des ravages dans l'inconscient US. Le lien est fort, et évident
"Long Cool Woman (In A Black Dress)" -The Hollies
Difficile de ne pas avoir de visions de cinéma en écoutant ce titre de 1972, également utilisé dans Le Plus beau des combats (message de service : revoyez d'urgence cette merveille sous-estimée avec Denzel Washington).
"White Rabbit" -Jefferson Airplane
Le tube planant du Jefferson Airplane faisait le lien entre Alice au Pays des merveilles et la consommation de stupéfiants. Son utilisation renforce le caractère hallucinatoire du film, mais difficile aussi de ne pas faire un lien entre les paroles d'ouverture ("une pilule pour te faire grandir, une autre pour te rétrécir") et le contraste entre les petits humains et les monstres géants de Skull Island.
"Down on the Street" -The Stooges
Imparable combo guitare/basse des frangins Asheton sur ce titre tout aussi imparable issu du deuxième album studio des Stooges, dont le récent documentaire Gimme Danger restituait toute l'âpreté pyschotique du meilleur groupe US des 60s voire des 70S (opinion personnelle mais défendable). Une histoire de folie, encore une...
"Paranoid" -Black Sabbath
Le tout premier single issu du deuxième album de Black Sabbath est le genre de classique que les aliens nous envient déjà : les riffs de Tony Iommi et la voix affamée d'Ozzy Osbourne se conjuguent pour créer ce concentré de TNT : "Think I'll lose my mind if I don't find something to pacify..." Ou la guerre comme extension de la folie intérieure ? Vous avez trois heures.
"Ziggy Stardust" -David Bowie
"Ziggy played guitar, jammin' good with Weird and Gilly..." Un titre qui sur l'album d'origine de Bowie était une plage de respiration folk entre les excités "Hang On to Yourself" et "Suffragette City". Tout comme sa présence dans le film, respiration indispensable entre les riffs de Black Sabbath, des Stooges ou les percussions zimmeriennes du score d'Henry Jackman.
"Bad Moon Rising" -Creedence Clearwater Revival
Utilisée dans la deuxième bande-annonce du film, une chanson de 1969 qui selon John Fogery himslef évoque "l'apocalypse qui arrive sur chacun de nous". Pas difficile de voir à quoi ça fait référence quand on la voit dans le film... non ?
"Run Through the Jungle" -Creedence Clearwater Revival
L'autre chanson de Creedence présente dans le film parle en fait des armes à feu qui prolifèrent aux Etats-Unis et pas du Vietnam, mais l'occasion d'inclure d'inclure une chanson dont le titre est "courir dans la jungle" dans un film sur King Kong est trop belle pour la laisser passer. Et signifie en creux que le film illustre aussi la folie américaine pour les armes à feu.
"We'll Meet Again" -Vera Lynn
Utilisée à la fin du film, c'est une référence à peine plus cryptique : il s'agit de la même chanson que celle utilisée par Kubrick sur les images finales de Docteur Folamour et ses explosions nucléaires. Au-delà de la référence kubrickienne assumée, le sens est au fond très clair. La chanson enregistrée pendant la Seconde guerre mondiale évoque aussi bien la nostalgie de la paix en plein conflit total que les monstres créés par l'homme (Godzilla, par exemple ?).
Bande-annonce de Kong : Skull Island :
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