Le film d'action revient à 21h sur C8. A sa sortie, en 2014, nous avions rencontré sa star.
Homefront, de Gary Fleder, offre à Jason Statham l’un de ses meilleurs rôles. Écrit par Sylvester Stallone comme un possible Rambo 5, le film, dans lequel un ex-flic part se planquer avec sa fille dans petite ville avant d’être rattrapé par son passé, permet à l’acteur de s’aventurer sur un terrain plus dramatique… Et de casser la gueule de James Franco. Rencontre musclée - et exclusive - avec une star dont le nom sonne déjà comme un coup de poing.
Première : Jason, je tenais à vous féliciter car vous avez atteint un nouveau stade dans votre carrière avec Homefront : on vous laisse dorénavant casser la gueule d’acteurs nommés aux Oscars, en l’occurrence James Franco.
Jason Statham : J’adore ! C’est effectivement un tournant important dans mon œuvre. (Rires.) Mais c’est ce qui arrive lorsqu’un méchant fait du mal à un animal ou kidnappe un enfant dans un film. Vous savez qu’il va finir par se prendre une raclée. Et ça fait du bien quand ça arrive.
Vous avez dit dans une interview que vos films ne gagneront sans doute jamais d’Oscar. Doit-on voir ça comme une revanche ?
Dans les films d’action en général, lorsque vous incarnez le héros, vous n’avez pas une tonne d’émotions à véhiculer. Vous devez rester fort, affronter les bad guys. Ce n’est pas très complexe en terme de jeu, car le héros ne peut pas se permettre d’être complexe. Il doit être stoïque, rassurant, c’est très unidimensionnel au fond. Il est rare de trouver un très bon script de film d’action qui contient également un peu de drame. Ce que j’apprécie avec Homefront, c’est que j’ai pu y montrer un registre plus vaste que d’habitude, notamment à travers la relation entre mon personnage et sa fille.
Qui offre au film ses meilleures scènes, d’ailleurs. Vous devriez faire ça plus souvent.
Je le dois à Sylvester Stallone. Sly, avec qui j’ai tourné trois films maintenant, m’a toujours encouragé à trouver des projets qui me permettraient de dévoiler une autre facette de moi-même. Jusqu’au jour où il est arrivé avec le scénario d’Homefront. Il ne s’est pas contenté de me donner un conseil important, il m’a aussi offert la solution dans la foulée !
Toujours aussi efficace, ce Sly…
Exactement. "Tu devrais faire ça. Et voilà ta chance d’y parvenir." Il avait rédigé ce script en 2008, en l’imaginant à l’époque comme un dernier chapitre potentiel à Rambo. Il avait préféré s’atteler à autre chose, et cet excellent scénario prenait depuis la poussière sur son étagère. J’ai été très touché qu’il me le confie. Un des moments les plus cools de ma vie.
Si j’aimerais vous voir jouer plus de drame, il y a quelque chose au début d’Homefront que je préférerais par contre ne jamais revoir : vous avec les cheveux longs.
Pour ces scènes où je suis undercover dans un gang de bikers, il a fallu que j’essaie toutes ces perruques dans ma maison à Hollywood. À la fin de la journée, ma nana m’a regardé et a lâché : "Mon Dieu, heureusement que tu es chauve…" (Rires.) J’ai rarement eu l’air aussi ridicule.
Le moins qu’on puisse dire, c’est vous allez côtoyer pas mal de légendes de l’action l’année prochaine…
Mel Gibson, Harrison Ford, Wesley Snipes dans Expendables 3… Kurt Russell dans Fast and Furious 7 (le film a depuis été repoussé à avril 2015)… Me retrouver sur un plateau à côté de Snake Plissken est un rêve de gosse. J’étais comme un dingue lorsqu’il est venu me saluer le premier jour du tournage. C’est rare de rencontrer un acteur de cette stature qui est aussi cool à l’écran que dans la vie.
Vous devez également avoir vécu des moments assez hallucinants sur Expendables 3…
Il y en a un en particulier qui va rester gravé dans ma mémoire : J’étais là, dans cet hélicoptère piloté par Harrison Ford, entouré par Jet Li, Antonio Banderas, Arnold Schwarzenegger avec son cigare au bec, Dolph Lundgren… J’avais envie de descendre pour prendre une photo, c’était juste incroyable. Le réalisateur, Patrick Hughes, n’en revenait pas lui-même. Il se tournait vers l’équipe et demandait toutes les deux secondes : "Je suis train de rêver, ou ce que vois est réellement en train de se passer ?"
Vous pensez qu’il y avait suffisamment de testostérone dans cet hélico ?
J’ai du mal à croire qu’il ait réussi à décoller ! (Rires.)
On parle de vous pour le prochain film de Paul Feig (Mes Meilleures Amies) avec Melissa McCarthy…
C’est en discussions mais ce n’est pas encore signé. J’ai peur d’en parler et que vous lisiez plus tard que quelqu’un d’autre a eu le rôle… J’adorerais le faire, c’est un super scénario de comédie, à crever de rire. Je croise les doigts.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ? D’avoir l’opportunité de continuer à explorer d’autres genres ?
C’est le but. Mais c’est compliqué, dans le sens où je ne suis pas un acteur de composition. Je ne pourrai jamais jouer Shakespeare… L’idée, c’est de continuer doucement à étendre mon registre, avec des rôles à ma portée. Je ne suis pas un caméléon, je ne peux pas disparaître dans un personnage comme le fait Christian Bale, par exemple. (Il désigne son crâne) Il n’y a plus rien qui pousse ici, déjà. Je suis limité ! (Rires.) Et si tu boxes mieux du bras droit, ça ne sert à rien d’essayer de mettre des crochets du gauche.
Rien n’empêche de placer un uppercut de temps en temps…
Ou un petit coup de coude inattendu, pourquoi pas. Je vais continuer à suivre mon instinct, en restant ouvert au maximum.
Interview Mathieu Carratier
Bande-annonce de Homefront :
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