les rivières pourpres france 2
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Adaptée par Jean-Christophe Grangé lui-même, la série se révèle être un polar caricatural et répétitif.

Le commissaire Pierre Niémans repart en mission. On se souvient de l'adaptation ciné du best-seller de Jean-Christophe Grangé, qui avait donné lieu à un très bon thriller alpin, réalisé par Mathieu Kassovitz (2000), avec Jean Reno et Vincent Cassel dans les rôles principaux. Malheureusement, la version télé, qui arrive ce soir sur France 2, tient plutôt de la suite : Les Rivières Pourpres 2 : les Anges de l'Apocalypse (sortie en 2004).

Un polar fade, guidé par une mécanique stéréotypée. Une série qui extrapole autour du personnage de Niémans, transformé en vieil enquêteur brillant mais bougon, accompagné par une jeune flic qu'il a pris sous son aile. Propulsé à la tête de l’Office central contre les crimes de sang (OCCS), il enquête sur des meurtres glauques et mystérieux, aux quatre coins du pays.


La première saison de ces Rivières Pourpres revisitées comprend 8 épisodes, soit 4 enquêtes (de deux épisodes chacune), qui n'ont pas de lien entre elles. Jean-Christophe Grangé, qui a écrit lui-même cette adaptation, a donc opté pour une série procédurale, avec son meurtre de la semaine, plutôt que pour un thriller feuilletonnant, qui s'attacherait à éplucher un vaste mystère pendant toute la saison. Le choix est globalement judicieux, puisqu'il permet de concevoir chaque histoire comme un petit film d'1h30, avec un assassinat pour débuter, l'enquête au milieu et la résolution pour conclure.

Seul problème : les quatre scripts sont écrits sur le même mécanisme, incroyablement redondant. On retrouve donc à chaque double-épisode la même rengaine qui se répète, tant et si bien que le déroulement de l'intrigue a quelque chose d'itératif. Les découvertes de corps automatiques - au début et à la fin de la première partie - perdent ainsi toute force d'étonnement. Dommage, car Grangé a encore du nez pour trouver des twists intéressants.

les rivières pourpres france 2
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Si ses nouvelles Rivières Pourpres sont très inégales, et si certaines histoires sont plus excitantes que d'autres, à chaque fois, la révélation finale a quelque chose d'exaltant. L'auteur a réussi, comme dans son roman, à écrire des twists pertinents, surprenants et impossibles à voir venir. Le plus hallucinant étant certainement celui des épisodes 3 et 4, "Le jour des cendres", qui offre aussi la trame la plus intéressante de la série, celle qui se rapproche clairement le plus des Rivières Pourpres originales.

Pour le reste, il faut passer outre des enquêtes horriblement caricaturales, pour arriver jusqu'au chouette rebondissement final. Celle des épisodes 1 et 2, en Allemagne, notamment, est un sacerdoce. Entre la population du Bade-Wurtemberg, qui parle intégralement français, d'énormes ficelles scénaristiques, des acteurs en galère et des répliques balourdes pour pimenter le tout, il faut être motivé pour aller au bout du mystère et découvrir le fin mot (pourtant fascinant) de cette histoire.

Les Rivières Pourpres France 2
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D'une manière générale, les dialogues sont l'un des gros points faibles de la série. Jean-Christophe Grangé met systématiquement dans la bouche d'Olivier Marchal des réparties fumeuse, qui font de ce Niemans une sorte de gros beauf outrancier. A base de "Moi personne me contrôle !", on découvre un enquêteur antipathique, à l'extrême limite du cliché du flic bourru. Heureusement, Erika Sainte apporte une nuance appréciable. La jeune actrice belge (aperçu dans Le Grand Bain cette année) met toute sa force féminine au service du polar et permet de créer avec son partenaire renfrogné un duo à l'alchimie efficace. C'est à peu près tout ce qu'on a envie de retenir de ces Rivières Pourpres.

Les Rivières Pourpres - France 2 - saison 1 en 8 épisodes - diffusée à partir du lundi 26 novembre en France.

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