-
De Jacques Doillon à Céline Sciamma, en passant par Abdellatif Kechiche, le film sur l’adolescence est devenu un genre à part entière, dans lequel le croisement entre éducation sentimentale et férocité verbale permet diverses expérimentations. La première réalisation d’Hélène Zimmer, qui décortique le temps d’une année scolaire l’instabilité des relations affectives entre collégiennes issues de la classe moyenne, se distingue par la sérénité de sa mise en scène, faisant d’autant plus ressortir la brutalité dérisoire des querelles. Si la cinéaste force un peu le trait lors des séquences où l’on aperçoit des parents à bout de nerfs, l’élégance qu’apportent la directrice de la photo Caroline Champetier ("Holy Motors") et le monteur Yann Dedet (qui a travaillé pour Truffaut et Pialat) se met au service d’un trouble discret mais durable.
Toutes les critiques de A 14 Ans
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Aucune prétention sociologique, aucune volonté psychologique. La réalisatrice filme des instants, des rituels, des moments mouvants (...) C'est un portrait de groupe à un instant donné. Avec l'espoir qu'à 15 ans tout sera différent...
-
Hélène Zimmer parvient à faire entendre sa musique singulière, notamment dans le cocktail entre la chaleur des sentiments et la crudité des dialogues. Elle filme ces collégiennes en adultes, se souvenant de son passé, mais en racontant l'énergie cruelle d'une époque. Et révèle une actrice saisissante : Athalia Routier.
-
La résistance des adolescentes à leur environnement hostile contient toute la force du film (...) L’improvisation, cependant, ne joue qu’une part infime dans les dialogues. Leur naturel ravageur doit à l’interprétation remarquable des trois belles comédiennes, pour la plupart débutantes.
-
Sans concession sur la génération de demain, ce film est à déconseiller aux parents qui se font encore des illusions sur leur progéniture.
-
Aux marches d'un métier qui semble leur ouvrir les bras, les trois comédiennes sont d'une force et d'un naturel sans faille. Ce film n'en finit pas de laisser le sillon d'un grand trouble.
-
"A 14 ans" est porté par un très beau naturalisme, des jeunes actrices incroyablement vivantes à l’écran et une capacité à nous (re)plonger dans cet âge dont on ne veut que sortir, mais qui se regrette une fois adulte. Les discussions sont animées, le vocabulaire fleuri et les réseaux sociaux quasi absents, Zimmer décortiquant l’adolescence avec la précision d’une anatomiste.
-
Rien de révolutionnaire dans "A 14 ans" mais une justesse d’écriture, de ton et de jeu qui suffit à emporter le morceau.
-
Tout cela sonne juste. Les comédiennes, amatrices pour la plupart, sont excellentes. Mais le film n'en est pas renversant pour autant. On connaît le sujet par coeur pour l'avoir vu mille fois.
-
Le film n’est pas dépourvu de qualités formelles et retranscrit parfois avec justesse les élans anarchiques de ses héroïnes/ Hélas, en négligeant son scénario et en s’inscrivant dans un genre fréquenté plus que tout autre par le jeune cinéma français, la réalisatrice malgré son audace revendiquée (dialogues bruts, script décousu) n’évite pas toujours les clichés et les conventions.
-
C’est sans filet, assez décérébré… Et pourtant, au-delà de ses défauts – le long métrage distille une sensation de vrac pas toujours maîtrisé –, il émerge de ce fourre-tout, qui tient presque du documentaire, des sentiments forts. Face à ces ados en construction, on se laisse toucher par des instants de vérité.