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La guerre des Blanche-Neige n’aura pas lieu, la version de Rupert Sanders reléguant celle de Tarsem Singh dans l’arrière-boutique de votre Vidéo Futur, qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Car, pour un coup d’essai, c’est un coup de maître que nous sort ce parfait inconnu issu de la pub. Dark au possible, lyrique en diable, beau comme une enluminure, son Blanche-Neige et le Chasseur revisite le conte des frères Grimm avec respect (le miroir, la pomme, les nains, le baiser sont bien là), tout en lui faisant quelques infi délités. Le personnage du chasseur prend ainsi une importance qu’il n’a pas dans le livre, tandis que celui du frère de la reine est, lui, carrément inventé. Cette virilisation de l’histoire l’éloigne du conte de fées pour l’emmener sur le terrain de l’heroic fantasy façon Seigneur des anneaux, avec l’union des forces du bien contre le mal absolu, qu’incarne l’usurpatrice. Comme chez Peter Jackson, il se dégage des scènes de bataille – épiques –, une puissance dramatique proportionnelle à l’attachement que l’on nourrit pour les personnages.
Les deux figures cardinales du conte ne sont pas oubliées : montagne de névroses, la reine est à la fois terrifi ante et touchante ; Blanche-Neige, elle, est aussi coriace qu’idéaliste. Au passage, Charlize Theron, impériale, dame d’ailleurs le pion à Kristen Stewart. « Meilleur est le méchant, meilleur est le film », disait Hitchcock. On confirme.
Toutes les critiques de Blanche Neige et le Chasseur
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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une histoire d’amour que les fans de “Twilight” trouveront sûrement un peu fadasse, mais un conte fantastique ambitieux, une fresque à mi-chemin entre “Le Seigneur des anneaux”, “Robin des Bois”, et “Jeanne d’Arc” au souffle épique impressionnant.
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Le conte de Grimm sort dans une nouvelle version réalisé par Rupert Sanders, plus violente et plus moderne, superbe ! (...) Ce Blanche Neige version noire bénéficie de deux stars en grande forme [Charlize Theron et Kristen Stewart].
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par Yann Lebecque
On ne peut que rester admiratif devant cette production qui avait tout pour tomber dans la formule pour ado et qui s'impose comme un vrai grand film fantastique.
Cette version du conte des frères Grimm est (...) unique en son genre. (...) Quant aux costumes et aux effets spéciaux, leur raffinement donne envie de croquer à pleines dents dans cette adaptation d'un mythe qui n'a décidément pas fini de porter ses fruits.
Un film à grand spectacle, qui fait penser par moments au "Seigneur des anneaux", proche de l'univers de l'héroïc-fantasy, sombre et trash à souhait.
Pour son premier long-métrage, Ruppert Sanders séduit par l'audace se ses partis pris (...) Une atmosphère cauchemardesque, visuellement, le réalisateur emprunte beaucoup au cinéma gothique, entre personnages tordus et décors inquiétant - mention spéciale à la direction artistique. La qualité des effets spéciaux renforce encore notre plaisir : u cinéma de genre comme on l'aime ! Très convaincante en farouche guerrière Kristen Stewart donne un sérieux coup de fouet à la princesse de Grimm.
Un film ambitieux, trop certainement mais qui arrive à insuffler quelques séquences généreuses et assez incroyables.
Rupert Sandres est un cinéaste qui a du style et apporte au conte des frères Grimm une atmosphère étrange de merveilleux réaliste qui évoque, par moments et toutes proportions gardées, la patte d'un Cocteau hollywoodien. Malgré un récit mal mené, ce conte au visuel ahurissant distille de bien belles images de cinéma.
Après la version rose bonbon de Blanche Neige voici la version Dark. (...) Kristen Sterwart crève l'écran en Wlkyries romantique dans un film entièrement sublimé par les effets spéciaux. (...) une fresque fantastique qui en met plein les yeux.
Sanders n'a pas toujours la main légère dans le maniement de cet arsenal d'effets spéciaux, mais il parvient de bout en bout à préserver la cohérence et l'efficacité de sa démarche dans une aventure spectaculaire.
Malgré quelques longueurs et une Charlize Theron parfois hystérique, on se laisse envoûter par cette histoire universelle, portée par la convaincante Kristen Stewart.
Une oeuvre qui hésite constamment entre light et dark fantasy (...) Reste que le spectacle demeure un magnifique livre d'images cruelles et enchanteresses, porté par le souffle romanesque dont sont faites les plus grandes épopées.
Ce conte survitaminé fait davantage penser au "Seigneur des anneaux" qu'à un dessin animé destiné aux bambins sages.
Porté par un imaginaire très proche - parfois peut-être trop - des graves exubérances de Terry Gilliam dans "Les Frères Grimm" (2005), le film s'apprécie surtout comme un parcours visuel où fourmillent petites et grandes trouvailles d'animateurs.
Un spectacle ahurissant doublé d'un récit d'une intelligence subtile.
Blanche Neige et le chasseur n’est pas une très grande oeuvre au souffle épique terrassant, mais plutôt un produit survendu, émaillé de moments faiblards (ralentissement du rythme, apparitions gauches de Kristen Stewart en chevalier armuré), mais l’ensemble est parfaitement acceptable, avec une bonne touche de noirceur, de bonnes idées de magie noire et un univers de conte bien trempé. Et puis il faut citer encore une fois Charlize Theron, sublime... Rien que pour elle, cette épopée chevaleresque vaut bien un passage par le grand écran.
Blanche Neige et le chasseur puise donc sa force dans ses tableaux à la photographie magnifique comme autant d'injections de noirceur bien habillée. Dommage que les promesses de l'irrévérence laissent place à un climax désincarné où les effets spéciaux font plus office de cache misère que d'utilité lyrique. On s'aperçoit vite que le conte est trop sage, rongé par les références (entre Tim Burton et Hayao Miyazaki) et un peu long. Pour son premier film, Rupert Sanders apparaît comme un cinéaste visuellement brillant mais trop discipliné pour offrir une variante dark-fantasy véritablement furieuse du mythe.
Pari gagné malgré les défauts habituels du genre, combats répétitifs, rythmés par trop de musique et dont le dessin manque de netteté.
L'idée n'était pourtant pas mauvaise, d'essayer d'articuler les forces contraires dans deux imaginaires différents : l'heroic fantasy pour les gentils (les sept nains comme des hobbits à la retraite) et les plumes de corbeau pour la sorcière, épées et muscles contre magie noire. Mais entre les deux forces, les moments de frottement sont rares, et l'heroic fantasy fait figure d'imaginaire rapporté, jamais vraiment investi.
Plus épique et plus sombre, le spectacle à l'esthétique léchée se savoure comme une friandise mais laisse un peu sur sa faim. Au final, il y a peu d'inventions tant sur le fond (...) que sur la forme.
Le "Blanche Neige et le Chasseur" de Rupert Sanders se veut une épopée qui parcourt l'intégralité du spectre de la féerie, du plus tendre au plus sombre. Malgré de gros ratés, le pari est plutôt bien tenu.
Transfuge de la pub, le réalisateur Rupert Sanders a su créer un monde médiéval d’une étonnante modernité, de chair et d’acier (malgré les effets numériques), féerique et morbide, peuplé d’une foule hétéroclite de personnages. Oubliant, au passage, de choisir un point de vue. D’où un beau film que l’on regarde sans passion en se demandant de qui est-il l’histoire.
Blanche-Neige en version heroic fantasy ? Chouette ! De la magie proche de "Narnia", des moments sombres (et des nains râleurs et déprimés) façon "Seigneur des anneaux" : le tout manque un peu d'ampleur mais le casting a de la gueule. Plaisant.
le film - qui se voudrait désespérément original - nous amène en fin de compte en terrain familier... L'histoire est trop éloignée du conte de fées pour séduire les plus jeunes, mais pas assez épique pour devenir une saga d'heroic fantasy, comme le souhaiteraient à l'évidence les scénaristes. On attendait beaucoup de Charlize Theron en méchante reine, mais ici comme dans le Prometheus de Ridley Scott, elle offre une beauté impénétrable à la caméra sans paraître s'investir vraiment dans son personnage. Quant à Kristen Stewart, qui a montré - de Into the Wild au récent Sur la route - un vrai talent d'actrice, elle retombe ici dans ses automatismes de Twilight : moue boudeuse et respiration haletante.
Conduit par un ancien publicitaire apprenti-réalisateur, cette Blanche-Neige mi-Jeanne d’Arc, mi-Robin des Bois porte les stigmates d’un imaginaire frelaté, distant de toute nuance, saturé d’effets de manche, incarné par des acteurs au sommet du cabotinage (mention spéciale à Charlize Theron), et définitivement incapable de faire oublier la version de Disney.