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En quelques plans, nous voilà suspendus à la pipe de ce vieux monsieur digne aux yeux rougis qui n'est attendu nulle part et s'endort partout là où il fait chaud, au sauna comme dans la chambre douillette d'un gosse. A l'image de cette scène surréaliste dans laquelle des quidams résignés assis par terre se laissent glisser sur le verglas pour rentrer chez eux, le burlesque confine au poème à chaque seconde. O'Herten, ou l'hiver en pente douce.
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Construit sous forme de sketchs à base de gags visuels et de rencontres insolites, ce conte philosophique sur la seconde chance évoque Jacques Tati, en donnant un sens humaniste à l'agitation du monde. Mais la lumière froide et onirique, l'ambiance loufoque et la mélancolie enneigée renvoient à une cinématographie plus scandinave. Avec une déchirante simplicité et à travers une narration souvent muette, Bent Hamer capte les gestes anodins qui tissent les nouvelles amitiés, assemble les petits riens qui révèlent la tendresse. Attaché au rythme particulier des septuagénaires, soutenu par une interprétation fluide, le cinéaste signe une ode à la vie chaleureuse et poétique.
