-
La première scène montre le jeune Aslan égorgeant un mouton et le dépeçant pour remplir le garde-manger. Au collège, il est malmené et ostracisé par un jeune chefaillon qui menace les autres élèves des pires maux s’ils lui parlent. Ainsi isolé, Aslan se renferme sur lui-même. Darwin, Gandhi sont évoqués en cours, ainsi que le port du voile lorsqu’une jeune fille refuse de retirer le sien. Avec ce premier long, le Kazakh Emir Baigazin livre une oeuvre sidérante, où il est question de survie et de croyance. Qu’est-ce que la violence ? D’où vient-elle ? Comment perdure-t-elle ? Y a-t-il une place pour le pardon quand règne la loi du plus fort ? Une image en gris bleutés, des plans fluides aux cadrages rigoureux, des dialogues minimalistes : tout ici est maîtrisé. De cette chronique de la bestialité, où les animaux sont des victimes et où les bourreaux périssent, où toute chaleur humaine est proscrite, on ressort secoués et grelottants.
Toutes les critiques de Leçons d'Harmonie
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
-
Cette première œuvre glaçante dénonce toute forme de violence en l’inscrivant dans un cadre scolaire universel. Toutefois, le cinéaste ne tombe jamais dans le piège de l’illustration et livre une œuvre à la fois austère, poétique et tranchante comme une lame de rasoir.
-
Un portrait inquiétant, filmé à la limite de la complaisance, par un metteur en scène doué qu'il faudra suivre de près.
-
Le film est sec, tranchant. D'aucuns trouveront cette virtuosité suspecte (...) et reprocheront au jeune cinéaste de réciter, à l'instar de ses confrères controversés Amat Escalante et Michel Franco, les codes du film d'auteur épate-bourgeois, ce jusqu'à la parodie. Mais comment expliquer - et oublier - l'impact de ces images denses, crues et poétiques qui marquent avec une froide détermination? Elles ne font aucun doute sur le talent d'un auteur ultra-doué (...), capable de résumer de façon simple des choses compliquées. Très fort.
-
Leçons d’harmonie est peuplé d’exécutants froids et ternes. Ceux qui brillent sont fous. Aslan l’est, la belle Akzhan l’est, obsédée par l’impureté des hommes. Les autres sont des moutons, tous sont des bêtes. L’expérience, glaçante, porte la marque d’une vision. Emir Baigazin est à suivre.
-
Certes, il convient que l’enthousiasme pour la singularité de Leçons d’harmonie fasse la part de l’exotisme et de la curiosité documentaire pour un film «qui vient de nulle part». Outre que le Kazakhstan n’est pas nulle part, on y éprouve bien des passions qui sont le lot commun de la modernité désirante : les portables, une paire de Nike, le port du foulard dans les écoles. Ce qui est, en creux, une inquiétante leçon d’harmonie mondiale.
-
C'est cela, Leçons d'harmonie : un film sur la nature humaine et ses pulsions violentes. Un film sur la guerre intérieure qui peut s'emparer de chacun d'entre nous jusqu'à nous ravager. Un film sur l'art et la manière de se retrouver en paix avec soi-même, sinon avec les autres.
-
Nourri des travaux de Joule et de Darwin ainsi que de la philosophie non violente de Gandhi, "Leçons d’harmonie" s’enlise parfois dans les concepts, mais sans rien perdre de sa beauté formelle.
-
Dans un lycée kazakh, un ado humilié et rançonné se venge... Détruire ou tuer : telle est la morale (terrible, lucide ?) de ce premier film original et maîtrisé. Les rapports de forces entre les êtres sont saisis avec méticulosité.
-
Un film glaçant qui retient l'attention d'une réalisation aussi déconcertante que son personnage principal, merveilleusement bien interprété.
-
ce premier long-métrage, implacable, témoigne d’une époustouflante maîtrise formelle.
-
Un sujet traité aux abord de l'étrange, desservi par des plans purement décoratifs.