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Cette cruelle radiographie des Philippines, inspirée de Crime et Châtiment, de Dostoïevski, relie les destins de Fabian, étudiant en droit ayant commis un meurtre, et de Joaquin, le pauvre homme qui paie pour celui-ci. De ce film-fleuve aux images sublimes qui réinvente le temps et la composition des plans, on sort sonné.
Toutes les critiques de Norte, la fin de l'Histoire
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce qui captive, c’est évidemment l’écriture du cinéaste, qui atteint ici un niveau époustouflant. Sa caméra avance à pas feutrés, décrivant des travellings si justes, si souples, qu’ils cernent à merveille la douleur ou la fièvre mouvante des personnages.
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Lav Diaz a structuré un discours esthétique et narratif d’une cohérence rare, en déployant un regard et une pensée qui n’ont pratiquement pas d’équivalents dans le cinéma contemporain.
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Le Philipin Lav Diaz a une qualité : son génie de la mise en scène qui transforme une histoire judiciaire en une épopée de 4h10 racontant le quotidien politique et social de son pays.
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Ces deux parcours parallèles pourraient paraître légèrement prévisibles si le réalisateur ne filmait pas, avec la même subtilité et la même ferveur, un troisième personnage : la femme du prisonnier, Eliza.
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Il n’y aura pas de happy end, de justice divine, de deus ex machina, mensonge du cinéma qu’une scène évoque, ni de justice humaine. Pas de bien et de mal, pas même de bon et de mauvais. Seulement les bases d’accords sans loi avec le cosmos-matière.
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Avec un peu plus de quatre heures magnifiques au compteur seulement, Norte est ainsi l’une des pièces les plus économes de sa filmographie récente, dont il constitue un probant condensé des préoccupations thématiques et poétiques
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L’idée d’un montage parallèle entre ces deux êtres qui vivent dans deux états contraires est assez belle mais paraît un peu mécanique. L’écriture est moins subtile même si la mise en scène - et les lents travellings qui accompagnent les personnages - reste d’une grande précision.
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On imagine mal comment ce récit peut s’accommoder d’un montage de 2h30 comme Lav Diaz a consenti à le faire pour permettre une exploitation un peu plus large de son film, tant cette incroyable épopée s’appuie une confiance de la mise en scène de la durée et parvient à donner au spectateur occidental le sentiment d’avoir ressenti à travers ces deux familles, le destin de tout un pays.