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Dheepan, Mustang, Trois souvenirs de ma jeunnesse... Où regarder (légalement) les films nommés avant la cérémonie ? 

Toutes les émotions des César 2016 avec BNP Paribas. 

La cérémonie annuelle des récompenses du cinéma français approchant à grand pas, une mise à jour s'impose. Regarder, acheter ou louer une partie des films favoris aux César 2016 avant le vendredi 26 février est possible grâce à un service proposé par le CNC disponible sur Première

Les César sont-ils condamnés à rester dans l'ombre de Cannes ?

Trois souvenirs de ma jeunesse, Arnaud Despleschin (11 nominations) 

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La critique de Première : On ne saura jamais avec certitude qui est ce Paul Dédalus jeune. Est-il un souvenir du Amalric des séquences du film au présent, ou de celui de ... Ma vie sexuelle ? Une création singulière et autonome ? Comme Ulysse chez le Cyclope, ce que dit Desplechin, c’est que son alter ego est "Personne" ; et qu’il doit entendre sa propre histoire de la bouche d’un autre pour reconquérir son identité, comme le cinéaste doit emprunter à des genres (espionnage, roman épistolaire, film d’horreur) pour créer son film. C’est ce doute existentiel, cette idée moderne de la reconquête qui, dans un geste d’amour-haine, lui fait réécrire l’histoire de sa famille et de la civilisation.

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Marguerite, Xavier Giannoli (10 nominations) 

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La critique de Première Les aventures de Marguerite, riche passionnée d’opéra chantant terriblement faux sans le savoir, condensent en effet les thématiques de Quand j’étais chanteur et d’À l’origine, autre récit d’une manipulation qui révélait l’hypocrisie aveugle de toute une société. Mais la reconstitution du Paris des années 20, la sensibilité comique qu’apporte Catherine Frot et l’apparente admiration du cinéaste pour le fiévreux destin de son héroïne font naître un curieux apaisement qui donne envie d’aimer cette grande romantique, victime d’une époque en pleine mutation, croyant dur comme fer aux vertus de l’art.

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Dheepan, Jacques Audiard (9 nominations) 

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La critique de Première : Dheepan est une fable, douloureuse et puissante, loin de la morale univoque d’une chronique sociale malgré son ancrage dans le réel. Simplement, le réel n’a de réalité qu’à travers le regard des deux protagonistes, Dheepan et Yalini, et se matérialise dans leurs visions, leurs rêves, leurs illusions. Après une courte séquence d’exposition – un charnier, un homme qui finit d’enterrer ses morts, une femme qui cherche à "adopter" une orpheline pour être éligible à l’émigration – dans laquelle Audiard exerce son art de l’économie narrative avec une efficacité redoutable, on sait qu’il ne versera pas dans le misérabilisme. 

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Mustang, Deniz Gamze Ergüven (9 nominations)

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La critique de Première : Des jeunes filles emprisonnées gisant en petite culotte sur leur lit, qui suscitent la convoitise… On pense forcément à Virgin Suicides, mais la condition féminine en Turquie est moins glamour que celle de l’Amérique puritaine des années 70. Premier long d’une réalisatrice turque issue de la Fémis, ce Mustang a la fougue d’un film vraiment racé.

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La Loi du marché, Stéphane Brizé (3 nominations) 

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La critique de Première : Du premier au dernier plan, on est dans le dur avec Thierry pour une sorte de voyage au bout de l’enfer du déclassement social où les respirations sont rares – ici un cours de rock, là une chanson à l’occasion d’un pot de départ. Fidèle à ses méthodes et à ses convictions, Brizé traque le romanesque derrière les situations les plus banales qui soient, faisant à la fois de Thierry (Lindon) un héros du quotidien et le miroir d’une société gangrenée par le chômage de masse et l’individualisme galopant.

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Valley of Love, Guillaume Nicloux (3 nominations) 

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La critique de Première : Trente-cinq ans après Loulou, les retrouvailles cinématographiques entre Isabelle Huppert et Gérard Depardieu fournissent à Guillaume Nicloux un cadre parfait pour conjuguer le mythe et l’intime. (…) L’ambition du film est évidente : les personnages s’appellent Isabelle et Gérard, un enfant est mort, le réalisateur se prénomme Guillaume... En résulte une œuvre en roue libre, à la fois subjuguante et grotesque, qui capitalise un peu trop facilement sur l’imaginaire du spectateur.

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Much Loved, Nabil Ayouch (1 nomination) 

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La critique de Première : Portrait de quatre prostituées travaillant à Marrakech, Much Loved a évidemment provoqué un tollé au Maroc, où il a été interdit pour "atteinte flagrante à l’image du royaume". Cette chronique n’a pourtant rien de scandaleux, et encore moins d’obscène : Ayouch traque l’humanité en chaque personnage (y compris masculin), qu’il confronte à ses peurs et ses contradictions. Tour à tour solaire et sombre, spontané et "joué", Much Loved fait de Nabil Ayouch un émule d’Abdellatif Kechiche qui place les acteurs au cœur de son dispositif de mise en scène.

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La Belle Saison, Catherine Corsini (2 nominations) 

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La critique de Première Et si Catherine Corsini avait réalisé "le Secret de Brokeback Mountain" lesbien ? Non seulement la question n’est pas absurde, mais elle est même corroborée par les détours d’un scénario épousant les contradictions des deux héroïnes – l’une homo et disponible, l’autre hétéro et engagée –, qui vont s’aimer à contretemps (...) Pulsionnel et charnel, solaire et tragique, porté par deux actrices décomplexées et en état de grâce. 

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Ni le ciel ni la Terre, Clément Cogitore (1 nomination)

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La critique de Première Avant de réaliser Ni le ciel ni la terre, Clément Cogitore s’était fait remarquer grâce à ses courts métrages et ses documentaires impressionnants. Cette expérience lui sert ici à représenter avec beaucoup de réalisme l’avant-poste militaire et surtout les paysages où se déroule son étrange histoire. Il montre un pays où la géographie entre en action et en imagination. En suivant les codes balisés du film de guerre, on pense d’abord qu’il va réaliser une variation sur Le Désert des Tartares (le doute, l’attente, tout ça). Mais il choisit rapidement de basculer dans un récit "magique", aux frontières du fantastique. Il nous entraîne alors dans une belle réflexion sur le deuil, l’absence et, de manière plus subtile, sur le visible et l’invisible, et sur la nécessité de se raconter des histoires pour garder la cohésion d’un groupe.

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Le Petit Prince, Mark Osborne (1 nomination) 

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La critique de Première L’adaptation du livre légendaire de Saint-Exupéry est une vraie réussite de cinéma. (...) Dialectique narrative d’accord, mais aussi et surtout dialectique de cinéma grâce au contraste entre l’animation 3D et papier qui fonctionne brillamment. Le deuxième acte, provoqué par un événement qu’on ne révélera pas, fait basculer le film dans une histoire aventureuse et tout aussi émerveillée où l’héroïne va en quelque sorte mettre à l’épreuve sa vision de l’univers du Petit prince. 

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