Le couple mythique Alain Delon- Mireille Darc est à l’honneur ce soir de « Place au cinéma » sur France 5, présenté par Dominique Besnehard, avec cette adaptation de Paul Morand signée Edouard Molinaro, sortie en 1977.
Une œuvre adaptée de Paul Morand
Un homme pressé raconte le quotidien agité d’un trentenaire, collectionneur invétéré qui vit donc sa vie à mille à l’heure et souhaite épouser sans attendre une jeune femme qu’il vient de rencontrer, seule peut- être à même de calmer ses ardeurs. Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme – publié en 1941- de Paul Morand, décédé le 23 juillet 1976, soit quelques mois avant la sortie du film. C’est seulement la quatrième fois qu’une de ses œuvres est portée à l’écran après La glace à trois faces de Jean Espstein en 1927, La mort du cygne de Jean- Benoît Lévy et Marie Epstein en 1937 et La danse inachevée d’Henry Koster avec Cyd Charisse, remake américain de La mort du cygne, en 1947
Un Académicien au scénario
C’est un duo qui s’est attelé à l’adaptation de ce roman de Morand. D’un côté, Christopher Frank, le futur réalisateur de L’année des méduses, qui avait signé ses premiers scénarios au milieu des années 70 pour Deville (Le mouton enragé) et Zulawski (L’important c’est d’aimer). De l’autre, un homme tout juste élu à l’Académie Française, un féru d’art qui, en parallèle de ses activités d’écrivain, fut l’un des plus célèbres commissaires priseur de la place de Paris : Maurice Rheims.
Delon-Darc huitième
Ils se sont rencontrés en 1968 sur le tournage de Jeff de Jean Herman. Neuf ans plus tard, Alain Delon et Mireille Darc se retrouvent pour la huitième fois à l’affiche d’un même film. Huitième et antépénultième puisque s’ils ne se retrouveront plus que deux fois ensemble sur grand écran. En cette même année 1977 pour Mort d’un pourri de Georges Lautner et en 1981, le temps d’une apparition fugitive de la comédienne dans Pour la peau d’un flic que met en scène Delon.
De Yanne à Molinaro
Bien avant cette fin des années 70, de nombreux cinéastes ont tenté de porter à l’écran cet Homme pressé. Jean Yanne fut même à deux doigts d’y parvenir avant d’y renoncer à cause, notamment, d’une rencontre pour le moins glaciale avec Morand. Quelques années donc avant qu’Alain Delon réussisse à en acquérir les droits. Producteur, il s’est alors mis à la recherche d’un réalisateur. Et c’est Mireille Darc qui lui a soufflé le nom d’Edouard Molinaro, sous la direction duquel elle avait tourné avec bonheur Le téléphone rose deux ans plus tôt. Le succès ne sera pas vraiment au rendez- vous pour L’homme pressé qui dû se contenter de 730 000 entrées. Il se rattrapera avec son film suivant… La cage aux folles qui dépassera les 5,4 millions de spectateurs
Une B.O. à la sauce italienne
Edouard Molinaro a confié la bande originale de cet Homme pressé à l’italien Carlo Rustichello qui a signé près de 400 B.O. au cours d’une carrière de près de 60 ans entamée en 1939. Parmi celles- ci : Avanti ! de Billy Wilder, Mamma Roma de Pasolini, Divorce à l’italienne de Pietro Germi mais aussi Le corps et le fouet de Mario Bava. On appelle ça l’éclectisme !
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