Dans Vous êtes cordialement invités, à voir en ce moment sur Prime Video, la légende d'Anchorman joue le père de la mariée, naviguant entre le clown blanc et l'auguste avec brio. Au point d'épater son réalisateur. Interview.
Après avoir dirigé Seth Rogen dans Platonic, Billy Eichner dans Bros. ou Jason Segel dans Sans Sarah, Rien Ne Va!, c'est Will Ferrell que Nicholas Stoller met en scène dans Vous êtes cordialement invités, une comédie de mariage où il danse un tango étonnant avec Reese Witherspoon. Une farce plus sensible qu'elle en a l'air et qui permet à l'acteur de Serial Noceurs de montrer toute l'étendue de sa palette. Comme nous le confirme son réalisateur. Interview.
PREMIÈRE : Vous êtes cordialement invités aurait pu être une comédie loufoque, où tout part en vrille. Mais en fait, c'est plus profond que ça non ?
NICHOLAS STOLLER : Merci, je le prends comme un compliment ! C'est justement ce que j'ai essayé de faire : attirer les gens vers une comédie qui a l'air idiote et farfelue, mais qui ne l'est pas tant que ça au fond (rires). Mes films sont toujours construits autour d'émotions sincères et Vous êtes cordialement invités parle essentiellement de la famille, avec des personnages auxquels on peut s'identifier. C'est d'ailleurs ça qui rend les situations rigolotes. Le concept du double mariage est facile. Ça peut facilement générer tout un tas de situations loufoques. Mais on ne peut pas se contenter de ça. Ça n'aurait pas d'intérêt pour moi. Ce que je veux, c'est parler de la famille. J'ai trois filles, personnellement, et je sais ce que ressent Will Ferrell qui doit marier sa fille dans le film. Cette difficulté de lâcher prise, la peur de la laisser s'en aller... C'est vraiment ça que j'explore au fond, au-delà de la comédie pure.
Des comédies pas aussi bêtes qu'elles en ont l'air, c'est un peu la patte Nicholas Stoller non ?
Oui, tout à fait. C'est un peu la seule manière dont je sais faire des films en fait. Il faut que je parte de quelque chose de très ancré dans le réel, un sujet que je comprends sur un plan personnel. Il n'y a rien d'autobiographique dans ce que je fais, à proprement parler. Mais il faut que je puisse y injecter mes propres expériences émotionnelles. C'est comme ça que j'approche la comédie.
C'est comme ça que vous avez traité la relation entre Jim (Will Ferrell) et sa fille qui va se marier (Geraldine Viswanathan) ?
Je ne voulais surtout pas faire un film où le père n'accepte pas que sa fille se marie ou qu'elle ait un petit ami. C'est dépassé je trouve. Ce n'est pas une façon très moderne de voir les choses. Mais j'ai voulu montrer comment un père peut être prêt à tout, pour garder son enfant proche de lui. Jim ne refuse pas qu'elle se marie. Il veut juste qu'elle habite à côté de chez lui ! Elle est toute sa vie. Et clairement, je comprends ce sentiment. Je crois que tous les parents peuvent comprendre ce sentiment.
C'est votre première collaboration avec Will Ferrell. Qu'est-ce qu'il apporte à un rôle ?
Ce qui est marrant avec Will, c'est qu'il arrive très normalement sur un plateau. Il est calme, posé, et puis quand il tourne, il devient ce type tellement drôle. Et en même temps, il est capable de transmettre à l'écran toute cette gentillesse. Il transpire la gentillesse. Mes comédies sont plus émotionnelles que les comédies qu'il a l'habitude de faire et je ne savais pas trop s'il allait être capable de gérer cet aspect. Mais il a fait ça de manière spectaculaire. C'est fou à quel point il arrive à être touchant de manière très naturelle, tout en étant hyper drôle. Je ne peux pas dire que j'ai été surpris, mais c'est vrai que j'étais ravi de le voir performer comme ça.
Et puis Will Ferrell en héros romantique face à Reese Witherspoon, il fallait aussi oser...
C'est vrai qu'au départ on peut trouver ça curieux, mais en fait... (rires) Vous êtes cordialement invités est une "com'rom" plus qu'une "rom'com" parce que c'est vraiment plus une comédie... Mais bon, si l'on a bien construit leur histoire, ça doit être à la fois surprenant et inévitable. Au départ, le spectateur peut se dire que ça n'a aucun sens. Mais à la fin, ça fait juste sens qu'ils se trouvent. Ce sont deux personnages qui se sentent très seuls et qui se trouvent. Et puis Will et Reese ont une vraie alchimie romantique à l'écran. Ce n'était pas évident, mais ça marche. Maintenant, cette romance est la face B du film. L'essentiel de l'histoire, c'est vraiment Will Ferrell et sa fille d'un côté et Reese Witherspoon et sa sœur de l'autre.
Est-ce qu'ils ont vraiment chanté "Islands in the Stream" en duo sur le plateau ?
Non (rires). On a pré-enregistré la chanson avec Will et Géraldine (Geraldine Viswanathan) , et aussi avec Will et Reese (pour le générique de fin) une semaine avant le début du tournage. Je ne voulais pas que les acteurs se stressent à l'idée de chanter en live sur un plateau. Mais je dois l'avouer : j'adore cette chanson !
Vous êtes cordialement invités, de Nicholas Stoller, à voir sur Prime Video le 30 janvier 2025.
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