S'estimant déjà victimes de clichés, plusieurs communes aux abords de Naples ne veulent plus accueillir le tournage de la deuxième saison de la série consacrée à la mafia napolitaine, Gomorra.Adaptée du best-seller du même nom du journaliste italien Roberto Saviano, la série Gomorra s’intéresse à la Camorra, la mafia napolitaine se basant d'après l'écrivain sur des événements et dialogues réels. Vendue à travers le monde (et diffusée en France sur Canal+), la première saison de ce Miami Vice à l'italienne façon plongée dans l'univers impitoyable de la Mafia a été un succès. Mais aujourd'hui, alors que le tournage de la deuxième saison est imminent, la société de production Cattleya fait face à de nombreuses tensions : les villes de Giuliano, Acerra, Afragola et le quartier de Scampia, en banlieue de Naples, refusent d'accueillir les caméras. La cause ? Les maires refusent de prêter leur misère et leur délabrement par "devoir moral", rapporte aujourd'hui Le Monde.S'il dit "aimer la série", Domenico Tuccillo, premier magistrat d'Afragola, justifie sa décision en expliquant vouloir veiller à la réputation de sa ville et de ses habitants : "Ils se sont donnés du mal pour combattre la Mafia, aussi bien dans les associations qu’au sein de l’administration communale. Ils sont déjà suffisamment victimes des clichés diffusés par les médias". Le maire de Giuliano, Antonio Pozziello, lui, n'aime pas la série et le fait savoir sur son compte Facebook : "La série ne me plaît pas. Je pense qu’elle n’éduque pas. Elle ne nous aide pas à combattre le crime organisé. Au contraire ! Giuliano est une ville d’ombres et de lumière, qui souhaite laisser derrière elle l’épisode de sa mise sous tutelle par l’Etat pour infiltration mafieuse".Raffaele Lettieri, élu d’Acerra avance quant à lui qu'aucune prise de vue de la ville ne sera autorisée et ce pour éviter "la spectacularisation des stéréotypes négatifs déjà véhiculés par quelqu’un"."Certains maires ont peur de se voir dans le miroir que la fiction leur met sous les yeux. Comme s’il suffisait de les fermer pour régler le problème. Je suis préoccupé par cette idée que parler de la Camorra ferait du mal à l’Italie et que, par conséquent, il vaut mieux se taire", s'est contenté de commenter Roberto Saviano dans les colonnes de La Republicca.Après une première diffusion sur Canal+, les douze épisodes de la première saison de Gomorra sont à redécouvrir sur Arte dès le 8 octobre prochain.MC

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