La réalisatrice française était en pourparlers avec Marvel à propos de leur film sur le personnage de Scarlett Johansson.
La réception de The Substance dépasse les rêves les plus fous de sa réalisatrice. Après des discussions difficiles et la perte d’Universal comme distributeur, Coralie Fargeat a d’abord cru que le film ne passerait jamais au Festival de Cannes. En plus d'y avoir été projeté, il a reçu le prix du meilleur scénario ! The Substance est aujourd'hui en lice dans 5 catégories pour les Oscars, et Demi Moore, l’actrice star du film, a déjà été récompensée du Golden Globe de la meilleure actrice. Dans un portrait pour Variety, Coralie Fargeat déclare :
"Quand je fais un film, je le fais pour être à Cannes, pour être aux Oscars. J'ai la conviction que c'est ce que je veux faire. Je crois à l'impossible”.
La réalisatrice était prête à faire tous les sacrifices pour mener à bien son film. Pourtant fauchée lorsqu’elle travaillait sur le scénario, elle n’a pas hésité à refuser des offres assez avantageuses et lucratives. Elle aurait même écourté des discussions préliminaires avec le studio Marvel, qui l’avait approchée pour réaliser son film Black Widow, mettant en scène Scarlett Johansson dans le rôle de la Veuve Noire.
Pour une fois, le studio tenait absolument à ce que le film soit réalisé par une femme. En 2018, une longue période de casting a alors eu lieu avec plusieurs cinéastes. Coralie Fargeat, repérée grâce à son premier film Revenge, aurait fait partie des candidates, avance le média américain.
C’est finalement la Française Mélanie Laurent (Respire, Voleuses) qui s’est retrouvée face à Cate Shortland (connue pour le drame Lore) pour le poste. Au final, la cinéaste australienne fut choisie par le studio. Les réalisatrices Chloé Zhao, Deniz Gamze Erguven, ou encore Kimberly Peirce ont aussi été approchées.
Mélanie Laurent s’était exprimée à propos de cette expérience chez Première :
Mélanie Laurent nous raconte les coulisses de Black Widow, qu'elle a failli réaliser“Franchement, je n’étais pas sûre d’avoir envie de passer trois ans de ma vie à faire un Marvel. Ce qui m’excitait, c’était de franchir les étapes du casting. J’ai énormément appris au cours de ce processus.”
On comprend pourquoi Coralie Fargeat a préféré mener à bien son projet, beaucoup plus personnel et viscéral que l’histoire imposée par Marvel. Par ailleurs, la cinéaste argentine Lucrecia Martel avait également décliné l’offre, à cause de l’attitude sexiste de Marvel, qui voulait s’occuper des scènes d’action. "Les studios s’intéressent aux réalisatrices mais ils pensent encore que les scènes d’action ne concernent que les hommes", avait-elle exprimé.
Coralie Fargeat s’est impliquée jusqu'au bout pour The Substance, même physiquement. "Quand on voit l’aiguille entrer dans le bras d’Elisabeth pour injecter le produit, c’est mon bras", dit-elle à Variety. Elle ajoute :
"C'était un projet très difficile à financer. Cela nous a pris plus d'un an. Nous avons été confrontés au COVID et les investisseurs étaient très réticents. Nous voyions beaucoup de partenaires différents, mais c'était un projet risqué. Ce n’est pas un film d'horreur comme Scream, qui est conçu pour effrayer. C’est vraiment un film de genre, mais il est à plusieurs niveaux, il a un message très fort, et le point de vue d’un réalisateur."
Finalement, le risque pris par la réalisatrice, Demi Moore et toute l’équipe, a bien porté ses fruits.
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