Profession : binge-watcheurEmployeur : NetflixStatut : job de rêve.En juillet dernier, le géant américain recrutait en Irlande et au Royaume-Uni un tagueur, comprendre une personne rémunérée pour binge-watcher toute la journée afin d’attribuer des mots-clés à ses films et séries. L'objectif de la plateforme de streaming : améliorer son système de recommandation pour ses abonnés.Aujourd'hui, dans les colonnes de L'Obs, Morgane Lhote, une Française de 42 ans a la chance d'exercer ce métier et raconte son quotidien à la revue.Depuis cinq ans, Morgane est une tagueuse pour Netflix. Ainsi, chaque soir et le week-end, elle regarde tous les contenus de Netflix possibles afin de leur apposer les mots-clés correspondant à leur catégorie : est-ce un thriller ou une romcom ? Quel est le degré de violence et de sexe ? La série est-elle "émouvante" ou "sincère", "humoristique" ou "irrévérencieuse", "sincère", "assurée" ou encore "bizarre" ? Et cela, selon des critères bien précis."Ça reste un boulot", précise Morgane Lhote. "Il faut beaucoup de concentration lorsque l'on regarde un programme", prévient-elle. Rappelons que lors de sa dernière recherche de tagueur, le profil recherché par Netflix devait avoir "fait des études pratiques et/ou théoriques en cinéma", avoir publié thèse, mémoire ou articles sur le sujet, devait disposer "d'excellentes capacités d’organisation", de la "ténacité dans le suivi de projet" et "le souci du détail".Rappelons que l'objectif principal de Netflix, avec ses tagueurs, est de "générer des suggestions personnalisées pour chacun de nos 48 millions de membres. Grâce à cette montagne d'informations et aux tags, notre algorithme va repérer les pépites d'or qui vont plaire à un membre, parmi un océan de contenus", détaille Todd Yellin, directeur de l'innovation pour la société américaine. "Nous devons adresser le bon contenu à la bonne personne, au bon moment", martèle-t-il.Aussi, même si le poste de tagueur "offre des horaires flexibles, permet de travailler de chez soi et conviendra aux plus passionnés par les films et séries", la tâche est moins aisée que ce que vous vous prêtez déjà à fantasmer. "Quand vous voyez les recommandations de Netflix, dites-vous que c'est à ça que sert mon boulot", résume Morgane Lhote, qui travaille le jour chez Disney et le soir pour Netflix.D'après L'Obs, ils serait ainsi une quarantaine de tagueurs à travers le monde à travailler pour la plateforme de streaming aux 65 millions d'abonnés.Les tags annotés par chaque tagueur et pour chaque programme sont ensuite récupérés par l'équipe de près de mille ingénieurs qui travaillent ensuite à élaborer le parfait algorithme de recommandations. L'objectif final est de proposer une cinquantaine de contenus, parmi le catalogue de Netflix, qui plairont à coup sûr à l'utilisateur. L'idée émane directement du fondateur et PDG de Netflix, Reed Hastings.MC
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