"Sam est l’un de mes meilleurs amis dans la vie, alors j’étais à la fois nerveux et soulagé de faire ça avec lui..."
Il a fait une apparition surprise et pour le moins spectaculaire. L'excellent Sam Rockwell - Oscar du Meilleur second rôle pour Three Billboards en 2018 - a débarqué dans la saison 3 de The White Lotus, pour livrer un discours particulièrement fort et désarçonnant. Son personnage, Frank, vieil ami de Rick (interprété par Walton Goggins), s'est lancé dans monologue de près de 5 minutes, qui a laissé son camarade complètement bouche bée. Une réaction naturelle pour Goggins, qui raconte avoir été estomaqué par le discours de son pote Rockwell, autant que Rick a été surpris par Frank :
"J’ai découvert ce monologue en lisant les scripts deux ou trois mois avant le début du tournage, et j’ai été totalement époustouflé par Mike White et ce qu’il avait à dire sur le monde, sur ces personnages, et en réalité sur nous tous, à travers ces dialogues", raconte Goggins à Entertainment Weekly. "Je l’ai lu encore et encore, sans cesse. Et quand Sam a signé pour le rôle – Sam est l’un de mes meilleurs amis, et Leslie [Bibb], sa compagne (qui joue aussi dans la série), est aussi l’une de mes meilleures amies – alors j’étais à la fois nerveux et soulagé de faire ça avec lui..."
Le monologue en question révèle que Frank a changé depuis sa dernière rencontre avec Rick. Autrefois fêtard invétéré, Frank est désormais sobre, bouddhiste et totalement transparent sur son addiction au sexe, qui a viré à la crise identitaire lorsqu’il a déménagé en Thaïlande et a ressenti le désir de devenir les jeunes femmes asiatiques qui l’attiraient tant. Rick tente d’écouter la confession vulnérable de son ami sans réagir, mais son visage trahit ses émotions lorsque Frank décrit ses aventures avec des "ladyboys". Puis cela s'est transformé en une obsession où il engageait des hommes blancs qui lui ressemblaient pour coucher avec lui, tout en se maquillant et s’habillant lui-même comme un "ladyboy". "Suis-je un homme blanc d’âge mûr à l’intérieur aussi ? Ou au fond, pourrais-je être une fille asiatique ?" se demande Frank. "Je ne sais pas. J’ai essayé de baiser mon chemin vers une réponse. Puis j’ai compris que je devais arrêter la drogue, arrêter les filles, arrêter d’essayer d’être une fille... Je me suis tourné vers le bouddhisme."
Un speech pour le moins déstabilisant. Mais Walton Goggins savait à quel point cette scène était essentielle au parcours de Rick, pas simple à jouer face à un ami de la vraie vie :
"On connaît chacun les tics de l’autre, et c’est mon héros, je ne voulais pas le décevoir. Mais je voulais aussi jouer avec lui. Et deux minutes après notre première conversation à ce sujet, c’était comme si on avait trouvé la clé. C'est le moment où j’ai pris le plus de plaisir sur The White Lotus, en travaillant avec lui sur ces scènes."
Au fil des quatre premiers épisodes, Rick apparaît comme un homme émotionnellement bloqué, malgré les efforts désespérés de sa jeune petite amie Chelsea (Aimee Lou Wood) pour provoquer une réaction chez lui. Mais cette interaction avec Frank lui a enfin permis de révéler ce qu’il cachait sous la surface.
"On ressent une complicité et une histoire entre eux, et j’espère que cela transparaît à l’écran", explique Goggins. "Et tout à coup, ce personnage taciturne, enfermé dans sa douleur... Rick n’a que Chelsea, l’amour de sa vie, mais il est incapable de lui parler autrement qu’au lit. Et puis, face à Frank, on découvre soudain un homme qui a une personnalité. Un mec qui peut parler. D’un coup, il s’intéresse à quelqu’un d’autre (...) J’ai adoré ce que ce monologue dit sur le bouddhisme, sur la spiritualité, sur le fait de lâcher prise face aux désirs et aux pièges de ce monde, pour accéder à une compréhension plus profonde de l’existence."
La saison 3 de White Lotus continuera lundi prochain en France sur Max.
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