Le plus gros succès de Pixar revient ce soir sur M6.
A l'occasion de la rediffusion de Toy Story 3 à partir de 21h sur la sixième chaîne, nous republions notre analyse du film d'animation Pixar publiée une première fois durant l'été 2015, alors que nous fêtions les 40 ans du blockbuster. A ne pas manquer si vous aimez l'histoire de Woody, Buzz, Barbie et tous les autres jouets.
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La saga Toy Story est avant tout l’histoire d’un homme, John Lasseter, convaincu du potentiel de l’animation par ordinateur avant les autres, au début des années 80. Le succès relatif de Toy Story en 1995 (320 millions de dollars de recettes monde quand même) lui a non seulement donné raison mais a amorcé le mouvement de fond qu’on connaît. Quand Toy Story 3 (réalisé par Lee Unkrich, un solide réalisateur maison) est lancé en production, en 2006, Pixar est au sommet de sa popularité, conforté par des succès à la pelle qui ont relégué le partenaire (et concurrent) Disney au rang de faire-valoir. C’est dans ce contexte paradoxal que la firme aux grandes oreilles achète celle à la lampe, Toy Story 3 étant officiellement le premier film sorti sous la double bannière Disney-Pixar.
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Premier film d’animation à atteindre la barre du milliard de dollars de recettes dans le monde (il a depuis été rejoint et supplanté par La Reine des Neiges, film… Disney), Toy Story 3 est un marqueur dans la story Pixar : pour certains, il marque de façon grandiose l’achèvement d’une ère ; pour d’autres, il amorce son déclin. La réception critique est à l’époque unanime, d’un côté de l’Atlantique comme de l’autre. À Première, où il obtient quatre étoiles (le maximum), il est qualifié de "hilarant, subtil, touchant et suprêmement nostalgique." Le sans-faute de Pixar se confirme.
On s’en rend compte aujourd’hui : le carton de Toy Story 3 était un trompe-l’œil. En coulisses, John Lasseter, désormais directeur créatif de Pixar et de Disney, doit faire face à la fuite de nombreux cerveaux, Brad Bird et Andrew Stanton en tête partis tenter l’aventure du film live avec plus ou moins de succès (Mission Impossible Protocole Fantôme pour l’un ; John Carter pour l’autre). Une incontestable panne créative s’ensuivra, malgré le succès anecdotique du passable Monstres Academy, troisième plus gros film Pixar à date au box-office mondial. Lasseter est surtout confronté à la montée en puissance des éternels rivaux de chez Dreamworks Animation, qui dégainent la même année que Toy Story 3 le sublime Dragons, le mauvais Shrek 4 et le stimulant Megamind. Pixar n’est plus seul au monde, tout comme les jouets de Toy Story 3 obligés de composer avec la concurrence. Il faudra quatre ans d’émulation positive avant que Pixar sorte la tête de l’eau pour accoucher de Vice Versa, le film du renouveau.
Christophe Narbonne
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