"Ce n'est pas une critique, ajoute le cinéaste. D'ailleurs, je suis sûr que Christopher Nolan aurait changé quelques trucs dans Do the Right Thing ou Malcolm X."
Interviewé par le Washington Post, Spike Lee révèle avoir beaucoup aimé Oppenheimer, de Christopher Nolan. Le réalisateur américain salue le travail de son homologue britannique en expliquant admirer ce qu'il fait, tout en ayant une remarque : il regrette qu'il ait fait le choix de ne jamais montrer le sort des Japonais bombardés à Nagasaki et Hiroshima.
Nolan a déjà justifié cette décision, dès la sortie de son film, lors d'une projection à New York. Expliquant qu'il avait écrit Oppenheimer à la première personne, du point de vue du scientifique incarné par Cillian Murphy, il détaillait alors : "On sait tellement plus de chose aujourd'hui que ce dont il était au courant à l'époque. Il a appris que Hiroshima et Nagasaki avaient été bombardés à la radio, vous savez ? Comme le reste du monde."
En découvrant Oppenheimer cet été, c'est le seul élément qui a troublé Spike Lee, qui explique : "Ce qu'a fait Chris Nolan avec Oppenheimer, vous savez... c'est un réalisateur important. Et un super film. Je montre Dunkerque à mes étudiants. J'ai une remarque. Pas une critique. Combien de temps il dure ? Trois heures environ ? J'aurais ajouté personnellement quelques minutes de plus pour montrer le sort des Japonais. De tous ces gens qui ont été touchés par les bombes. Des années après, ils étaient encore radioactifs. Ce n'est pas comme s'il n'avait pas le pouvoir, c'est lui qui dit aux studios ce qu'il compte faire. J'aurais aimé qu'à la fin du film, il montre l'impact, ce que ça a a fait, concrètement, de lâcher des deux bombes nucléaires sur le japon."
"Ce n'est que de l'amour", ajoute-t-il dans la foulée en insistant sur le fait qu'il ne veut pas critiquer gratuitement son homologue, qui a selon lui bien mérité son succès (Oppenheimer a gagné plus de 900 millions de dollars de recettes sur la planète). "D'ailleurs, je suis sûr que Christopher Nolan aurait changé quelques trucs de Do the Right Thing ou Malcolm X", s'amuse-t-il.
Oppenheimer : une odyssée intime aussi sidérante qu’éprouvante [critique]
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