Julius Onah et Anthony Mackie sur le tournage de Captain America : Brave New World
Marvel Disney

Une source qui a travaillé sur le film confie à quel point la production a été compliquée, et critique l’attitude de Harrison Ford sur le plateau de Captain America : Brave New World.

Captain America : Brave New World vient à peine de sortir chez nous que Vulture publie un article sur les coulisses du tournage, encore plus compliquées que ce qu’on imaginait. Le site américain rappelle les difficultés auxquelles le Marvel Cinematic Universe est confronté depuis quelques années (les critiques et le box-office désastreux d’Ant-Man-man 3 et de The Marvels, partiellement compensés par les 1,3 milliards de dollars rapportés par Deadpool & Wolverine) ainsi que les reshoots de 22 jours de Captain America : Brave New World, décidés après des projections test désastreuses. Nos confrères ont interrogé une source anonyme, proche de la production, et son témoignage est sévère : « Je pense que tous les membres de l'équipe savaient que ce ne serait probablement pas un bon film. Certaines séquences d'action n'étaient pas crédibles. Nous avons connu beaucoup de frustrations sur le plateau. »

La source suggère par ailleurs que Marvel aurait été rattrapé par le climat politique (la guerre à Gaza, la tension aux États-Unis, la remontée dans les sondages de Donald Trump avant l’élection). Elle affirme que lors de la première projection test, « le public n’a pas réagi », suggérant certains spectateurs ont été refroidis par la portée politique du film. « Peut-être qu’ils ne voulaient pas voir quelque chose de politique en année électorale ? Peut-être étaient-ils divisés sur leur choix de vote ? », s’interroge-t-elle. En cause, notamment, le personnage du général Ross (Harrison Ford), « une allusion à Trump », qui incarne un général puissant basculant dans une forme de fascisme en devenant Red Hulk. Un sous-texte qui aurait poussé Disney à jouer la prudence : « Essayons de ne pas énerver notre fanbase plus que nous ne l’avons fait ces dernières années. »

Julius Onah et Harrison Ford sur le tournage de Captain America Brave New World
Disney / Marvel

Outre ces choix éditoriaux, le tournage aurait été particulièrement éprouvant. Harrison Ford est décrit comme une diva. « L’un des acteurs les plus grincheux avec qui j’ai jamais travaillé », assure la source, qui rappelle que l’acteur de plus de 80 ans avait été affaibli en 2015 par un accident d’avion, avec pour conséquence une incapacité à lever son bras gauche plus haut que sa poitrine. Ford aurait vécu avec difficulté les scènes de motion capture, un exercice qu’il semblait « détester ». « Tout le monde essayait de se démener pour le rendre heureux », mais son attitude « rendait l’environnement de travail très gênant ». 

Enfin, les reshoots ont alourdi une production déjà compliquée, et la décision d’introduire le personnage de Giancarlo Esposito (qui joue le leader de la Serpent Society) aurait été décidée en dernière minute pour muscler l’intrigue. Si Marvel est coutumier des reshoots, Captain America : Brave New World aurait atteint un niveau inédit de tension et le réalisateur Julius Onah, pas vraiment habitué aux blockbusters de cette ampleur, aurait logiquement été dépassé. « En gros, le problème était de gérer les egos des stars », et particulièrement celui de Ford. « Ce fut le tournage Marvel le plus tendu auquel j’ai jamais participé », conclut la source. « Tout le monde serrait les fesses. »

Captain America : Brave New World, une sympathique parenthèse d'action [critique]