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Attaché de presse depuis des années, courroi de transmission entre ceux qui font les films et les journalistes, Hassan Guerrar passe de l’autre côté du miroir et signe sa toute première réalisation en mettant le cap sur le quartier parisien de Barbès dans lequel son personnage principal, un quadragénaire célibataire, emménage et accueille son neveu fraîchement arrivé d’Algérie. Le point de départ d’une chronique toute en finesse, portrait de la communauté algérienne qui vit et fait vivre ce lieu du nord de la capitale. Parce qu’il connaît son sujet sur le bout des doigts, Guerrar la raconte avec un œil débordant d’amour mais jamais dupe. Résultat : à l’écran, chaque scène nous fait découvrir un Barbès qu’on n’a jamais vu à l’écran, à la manière d’un village caché aux yeux de ceux qui ne savent pas la regarder. A l’intérieur de ce village, co- existent la plus grande des fraternités et la plus triviale des violences. Au gré de personnages riches en couleurs, Barbès, Little Algérie évolue en permanence entre ces extrêmes, au fil d’un récit riche en rebondissements, mené avec un vrai talent de conteur, capable de faire vivre énormément de sous- intrigues sans jamais abîmer sa colonne vertébrale. Chez Guerrar, l’émotion s’écrit avec un E majuscule. Elle est le moteur d’un film qui dialogue avec le récent Goutte d’Or. Jusqu’à la puissance tout en finesse de son acteur principal : Karim Leklou chez Cogitore, Sofiane Zermani chez Guerrar. De plus en plus présent sur grand écran (Avant que les flammes ne s’éteignent, La Vénus d’Argent…), il franchit ici un nouveau cap