"Ce qui a été fait depuis (le départ de George Lucas) l’a été par des gens qui aiment Star Wars, mais c’est pas Star Wars."
Ca y est, Kaamelott - Premier volet, d'Alexandre Astier est enfin visible au cinéma. En septembre dernier, le créateur de la série et interprète du Roi Arthur était en couverture de Première n°510 (dont quelques exemplaires sont toujours disponibles) pour présenter en détails cette suite de sa série culte déclinée au cinéma. Depuis 2005, l'artiste chapeaute tout : en plus d'incarner le Roi Arthur, il écrit les intrigues, met en scène, compose sa musique... Très conscient de ce côté "créateur qui contrôle tout", il reconnaît son besoin d'être aux commandes d'un maximum de choses pour que son histoire ressemble à ce qu'il avait en tête. Ce qui fait logiquement penser à un autre réalisateur de saga, George Lucas, qui a imaginé tout l'univers de Star Wars avant de finalement revendre son "bébé" à Disney, en 2012. Voici ce qu'en pense Alexandre Astier, grand fan de la première trilogie, à laquelle il a d'ailleurs fait référence plusieurs fois au sein de Kaamelott. Extraits.
Exclu - Alexandre Astier : "Je me dis que Kaamelott était fait pour le cinéma"Première : Puisque vous parlez de Star Wars... George Lucas, lui aussi, a fini par un peu se couper du monde du divertissement. Pensez-vous que la création d’un univers étendu pousse forcément les créateurs à se replier sur eux-mêmes?
Alexandre Astier : Quand tu as la chance de raconter une histoire qui est suivie, tu ne fais pas simplement des films, tu fais... autre chose... Un autre métier qu’auteur ou metteur en scène... Est-ce que Lucas fait vraiment partie de la bande des réalisateurs? Il est sur la photo avec Scorsese, Spielberg et la fine équipe, mais est-ce qu’il est critiquable au même titre qu’un metteur en scène normal? Critiquable au même titre qu’un auteur comme les autres? Non. Le gars, il s’occupe de Star Wars. Il est celui qui sait... Quand il a lâché la saga à Disney, ils ont ensuite embauché des réalisateurs et des scénaristes de très grand talent. J. J. Abrams, il sait te tenir, il maîtrise l’art du coup de pute. Dans les nouveaux Star Wars, il y a de l’expérience, du talent, du pognon à ne plus savoir qu’en foutre, et moi, eh bien... j’en ai plus rien à secouer! Depuis que Papa est parti, ça ne me concerne plus. Et pourtant, c’est mieux fait, c’est mieux joué, c’est mieux dialogué. Parce que Papa au dialogue, pardon, hein... Avec toute la dévotion que j’ai pour lui, ça reste en bouche, ça va pas, on dirait un vieux western. Comment il s’appelle déjà l’acteur qui joue Mace Windu?
Samuel L. Jackson...
Ouais, en plus il bosse avec Tarantino, donc, quand les répliques lui tombent sur les pompes, ça se voit vraiment... Tout ça pour dire que depuis que Lucas ne me raconte plus la suite de Star Wars, eh bien, j’en ai plus rien à foutre. Je préfère cent fois la deuxième trilogie, avec tous les défauts qu’elle a, parce que c’est inimitable. Personne n’aurait pu écrire l’épisode 3 de cette façon. Ce qui a été fait depuis l’a été par des gens qui aiment Star Wars, mais c’est pas Star Wars. C’est pas signé... Du coup, est-ce qu’on s’insularise quand on a créé une saga? Je pense qu’on passe un cap, oui. On est libre, en fait. Il faut organiser sa liberté et raconter l’univers qu’on a créé. Moi, je le raconte avec mes capacités de metteur en scène, de photographe, de musicien. Chacun de ces postes serait probablement mieux exécuté par quelqu’un d’autre, sauf que personne ne sait faire ce que je fais, parce que moi, je fabrique l’ensemble du truc. C’est pas un métier. C’est une signature. C’est ça, mon trésor.
La bande-annonce de Kaamelott :
Kaamelott, premier volet ou la menace fandom [critique]
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