Chambre 1408

Le Suédois Mikael Hafstrom, qu'on avait condamné un peu vite après un premier film américain un peu faiblard, remet sa pendule à l'heure en livrant un film fantastique intemporel, plus proche de la grande tradition du genre que de sa récente Saw-isation. John Cusack, seul en scène, relève haut la main le défi d'une performance qui s'apparente presque autant à du stand-up qu'à de la comédie.

Avec un minimum de gore, mais un maximum d'angoisse, cette histoire de revenants à l'ancienne, imaginée par le maître Stephen King et portée par l'impressionnante performance de John Cusack, vous embarque dès ses premières images pour faire monter le trouillomètre à son plus haut niveau. Aficionados d'horreur domestique, entrez donc sans frapper !

Un sceptique et intrépide chasseur de fantômes cherche à passer un séjour dans une chambre d'hôtel que l'on dit hantée. Après avoir passé tous les obstacles qui l'en empêchent et qui assurent au film sa durée standard, le voici aux prises avec des manifestations surnaturelles qui vont prendre peu à peu l'allure de ce que l'on pourrait appeler un retour du refoulé. C'est en effet à assister à l'accomplissement d'un travail de deuil (l'homme ne s'est jamais remis de la mort de sa fille qui revient sous forme spectrale) que le film invite le spectateur. Grossièrement restitué, ce secret de Polichinelle se veut sans doute la véritable et sérieuse raison d'être d'un récit que l'on suit avec indifférence. Parfois des moments de peur réussis surnagent comme celui où le héros appelle à l'aide un homme situé dans l'immeuble en face de l'hôtel avant de s'apercevoir que ce n'est qu'un reflet de lui-même.