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Un fascinant emboîtement des regards. Un superbe documentaire à dispositif.
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"Le Rappel des oiseaux", à son humble échelle, remet au cœur de l’image ce que nous avons appris à esquiver : cette viande, c’est notre corps ; ces oiseaux, ils pourraient nous manger aussi – et ça n’aurait rien de scandaleux. Prenez ça pour ce que les anglais appelleraient un friendly reminder". Un amical "rappel", oui.
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Le carnage conservé dans les pixels de l’image vidéo et l’étrange échange en voix off des interlocuteurs, qui semblent regarder l’image comme un secret défendu, une entrée dans le territoire du tabou, participe à l’impression de persistant malaise comme lorsqu’enfant, devant un film fantastique, on réalise que l’on a désiré voir quelque chose que l’on regrette déjà d’avoir vu.
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Le décalage entre la force brute des images et le dialogue très écrit que récitent le réalisateur et son traducteur crée une distance propice à la réflexion.
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Les images recèlent, sous la fragilité d’une captation légère, une véritable puissance de déflagration. Difficile pourtant de ne pas reconnaître dans le dispositif fictionnel qu'il a imaginé pour les présenter, une précaution cotonneuse qui ressemble à de la mauvaise conscience.
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"Le Rappel des oiseaux" pose à nouveau les questions classiques du documentaire (...) Si sa réponse donne un résultat inégal, il a au moins le mérite de nous pousser à nous interroger à la fois sur un thème que l’on préfère le plus souvent éviter, et sur notre statut de spectateur-voyeur.