Colman Domingo dans Sing Sing
Metropolitan Films

Au sommet de son art et du style, l’acteur de 54 ans, actuellement à l’affiche de Sing Sing, redéfinit ce que peut être une icône noire à Hollywood.

Colman Domingo est partout. Dans Sing Sing, il livre une performance bouleversante en détenu qui trouve sa rédemption par le théâtre - un rôle qui vient de lui valoir sa deuxième nomination consécutive aux Oscars après Rustin. Dans le biopic de Michael Jackson à venir. Sur les tapis rouges. Dans les pages mode de Vanity Fair. Mais pourquoi tout le monde s'arrache cet acteur pas comme les autres ?

Sing Sing : Colman Domingo magistral [critique]

Parce que c'est la plus belle voix du cinéma 

C'est un mystère d'Hollywood : cette voix qui vous enrobe dans la soie avant de vous électriser. Un timbre grave qui roule comme des galets, une diction parfaite héritée du théâtre. De son Ali Muhammad dans Euphoria à ses performances les plus sombres, cette voix raconte toute une histoire - celle d'un type qui a tout connu et qui est maintenant au sommet.


 

Parce que c'est la nouvelle incarnation afro-américaine d’Hollywood 

Il suit les traces d'Harry Belafonte et Paul Robeson, ces stars noires qui mettaient leur célébrité au service d'un engagement. Mais lui a décroché les clés du royaume. "Je vois chaque apparition comme une opportunité de montrer une version nuancée de quelqu'un que les gens pensent connaître. Montrer toutes les expériences de la condition noire". Dans Sing Sing, il transforme le mot "Nigger" en "Beloved" - un acte de révolution tranquille. Domingo ne joue pas simplement des rôles, il redéfinit ce que peut être une icône noire à Hollywood.


 

Parce que c'est un acteur qui sait tout jouer 

Du sponsor des AA magnétique dans Euphoria au leader zombie en costume trois-pièces, en passant par les comédies musicales de Broadway : "Cette polyvalence étonne toujours un peu...", avoue-t-il. Spielberg, Spike Lee, des thrillers paranoïaques Netflix, des biopics - rien ne lui résiste. Il chante du Burt Bacharach sur Youtube aussi bien qu'il incarne les drames engagés d'August Wilson.


Parce qu'il a trop de flow

À 55 ans, il fait des tapis rouges son terrain de jeu avec des costumes flamboyants. "Je m'habille pour ça, j'en joue, je m'amuse." Sex-symbol assumé, intellectuel militant, gay et noir sans complexe - il redéfinit ce que peut être une star en 2024. "Je n'ai jamais aimé les étiquettes. Je préfère dire que je suis... beloved." Même en costume Valentino jaune, il garde cette classe folle qui n'appartient qu'à lui.

A lire aussi sur Première