La Palme d'or et César du meilleur court-métrage avec Alexis Manenti est disponible sur Arte

L'histoire vraie de L’Homme qui ne se taisait pas a fait du bruit à la cérémonie des César 2025.

Réalisé par Nebojša Slijepčević, le meilleur court-métrage de fiction des César nous fait voyager à bord d’un train au milieu du paysage bosniaque en guerre avant de s’arrêter brutalement pour un contrôle d’identité. Les hommes en uniforme envahissent les wagons. Dans une ambiance sonore rythmée par les cris, se dessine une atmosphère sombre. Des plans serrés et une palette de couleurs froides laissent rapidement place à un huis clos angoissant.

Dans le compartiment principal, plutôt étroit, un des voyageurs n’a pas ses papiers. Suspecté d’être musulman et menacé par un soldat particulièrement nerveux, parfaitement incarné par Alexis Manenti qui nous fait pâlir (une violente effervescence qu’il avait déjà dans Les Misérables de Ladj Ly). Un des passagers aura-t-il le courage d’intervenir ? L'Homme qui ne se taisait pas nous offre une introspection vertigineuse dans un retournement de situation audacieux !

Le court-métrage s’inspire d’un fait historique : le massacre de Štrpci de 1993 où 24 musulmans bosniaques ont été assassinés par un groupe de soldats serbes, les Aigles blancs. Il raconte l’histoire de Tomo Buzov, un voyageur non bosniaque, joué par Dragan Mićanović, “l’homme qui ne pouvait pas rester silencieux”. Une œuvre glaçante qui fait profondément écho à l’actualité.

Nebojša Slijepčević est à la fois le réalisateur et scénariste de ce drame. Spécialiste de l’ex-Yougoslavie et de ses conflits, l’homme de 52 ans avait déjà réalisé deux long métrage documentaire, salués par la critique et lauréats de nombreux prix internationaux : Srbenka (2018) et Gangster of Love (2013). Le casting de cette nouvelle fiction rassemble Dragan Mićanović (Ennemis jurés), Goran Bogdan (Otac) qui incarne Dragan et enfin, Alexis Manenti, le soldat principal du film. Un rôle intéressant pour celui qui a fait ses premiers pas au cinéma avec le collectif Kourtrajmé en jouant dans les premières oeuvres de Kim Chapiron et Romain Gavras. Connu pour ses rôles dans L'Affaire Vinca Curie (2023) et Le discours d'acceptation glorieux de Nicolas Chauvin (2018), le comédien connaît un succès retentissant pour sa performance dans Les Misérables (prix du Jury au festival de Cannes 2019), un court métrage à l’origine. A cette occasion, il remporte le César du meilleur espoir masculin de 2020. L'acteur est actuellement au cinéma dans Le Mohican.

Multipliant les récompenses, L'Homme qui ne se taisait pas a d’abord été dévoilé à l’occasion du Festival de Cannes 2024 avant de repartir avec la Palme d’or du court-métrage. Son succès ne s’arrête pas là puisqu'après avoir été nommé aux Oscars, il remporte le César du meilleur court-métrage de fiction.