Tom Hardy s’éclate dans l’énorme bande-annonce de Venom : The Last Dance
Capture d'écran YouTube/Sony Pictures

La saga tant décriée de Tom Hardy se conclut avec un troisième volet qu'on a presque envie de défendre.

Il y a comme un malentendu autour de Venom au cinéma. Massacrés par la critique, les deux premiers volets ont pourtant amassé plus d’1,3 milliard de dollars de recettes dans le monde. Mais le public aime-t-il vraiment ça ? Venom se savoure comme un pur pop corn movie, un plaisir coupable qu’on n’ose pas trop assumer en public. Il parait même qu’il y a des fans au sein de la rédaction de Première… 

Si on parle de cinéma, les films Venom sont évidemment indigents. Si on parle d’adaptation de comics, ce n’est pas mieux. La saga portée par Tom Hardy n’a que faire des aventures dessinées du personnage de Marvel, célèbre némésis de Spider-Man sur papier mais interdit de croiser le Tisseur sur grand écran pour des questions contractuelles. Et qui s’est donc retrouvé en tête de gondole de l’univers bricolé par Sony, détenteur des droits de Spidey sous le contrôle de l'imposant Marvel Studio. 

Après 20 ans de développements divers, sous la houlette du puissant producteur Avi Arad, Venom a donc fini par débarquer au cinéma en solo, sous la forme d'un défouloir pour Tom Hardy, un super acteur tant qu’il est tenu sous contrôle mais prêt à cabotiner comme personne si jamais on lâche la bride. Le genre de type qui peut dévorer un homard vivant au beau milieu d’un restaurant, comme dans la scène du premier film, sorti en 2018, restée dans les mémoires.

Tom Hardy a trouvé la voix de Venom... en imitant son chien !
Abaca

Venom n’est pas un film de super-héros mais un délire permettant à Hardy de s’éclater dans un exercice de surjeu total, se donnant la réplique à lui-même avec une voix qui lui aurait été inspirée par… son chien. Venom est une bromance, un buddy movie, une comédie schizo, presque onanique, où tout est permis. La suite, Let There Be Carnage, où l’on voyait Venom faire son coming out dans une boite de nuit queer, l’avait confirmé. C’est atroce, mais aussi génial quelque part.

A partir de là, que pouvait-on attendre du nouveau Venom, censé conclure la saga ? Pas grand chose et beaucoup à la fois. Le point de départ est une intrigue aussi inutile que peu inspirée. Emprisonné sur une planète, Knull, le créateur des symbiotes, envoie des créatures destructrices et increvables (des xenophages) sur Terre pour retrouver Venom et Eddie Brock. Leur fusion a créé un Codex qui lui permettra de se libérer et d’accomplir son rêve : détruite l’univers. 

La réalisatrice Kelly Marcel, qui avait co-écrit les deux premiers films, utilise ce prétexte pour orchestrer la dernière danse du duo. Une danse macabre, puisqu’un des deux devra mourir pour empêcher Knull de parvenir à ses fins. Mais avant ça, place au fun. Place au show Tom Hardy qui, on peut se le dire entre nous, est parfois vraiment drôle. 


 

Pêle-mêle, Venom se fait un cocktail au son de "Tequila", fusionne avec des animaux (un cheval, un poisson et même un crapaud), chante "Space Oddity" de David Bowie avec une famille de hippies et danse sur du Abba avec Mme Chen (Peggy Lu), après avoir découvert l’effet grisant des machines à sou dans un casino de Las Vegas. Il voulait aussi aller voir une comédie musicale à Broadway, mais pas le temps, il y a une histoire à boucler. 

On pourrait rentrer plus en détail sur le retour de Stephen Graham, les recherches scientifiques sur les symbiotes menées par Juno Temple sous la Zone 51, ou le super-militaire générique de Marvel incarné par Chiwetel Ejiofor qui la supervise pour le compte de l’Imperium (un sous-SHIELD version Sony). Mais ce ne serait pas très intéressant. D’autant que ce teasing pourrait bien n’aboutir à rien du tout (on en reparlera dans notre analyse des scènes post-générique). 

Mieux vaut s’attarder sur la conclusion plutôt émouvante de The Last Dance. Au coeur de la bataille de fin imposée avec les bestioles envoyées par Knull, Hardy et Marcel ont réussi à placer un vrai moment bouleversant pour les adieux de Venom et Eddie (ce n’est quand même pas la fin de Terminator 2, soyons sérieux). Un duo qu’on aura appris à comprendre et à apprécier au fil de cette trilogie bancale mais sincère, qui n’a jamais cherché à se prendre pour ce qu’elle n’est pas. Attendez, on est en train de dire du bien Venom 3 ? Ne répétez ça à personne...