Il y a tout juste trois ans, ce film avec Noémie Lvovsky ouvrait le Panorama de la 72ème Berlinale. Il arrive ce soir en clair sur Arte.
Après L'inconnu du lac en 2013 et Rester vertical en 2016, Alain Guiraudie a présenté au public son nouveau long métrage Viens je t'emmène à la Berlinale 2022.
Incarné par Noémie Lvovsky, Jean-Charles Clichet et Iliès Kadri, ce film se déroule à Clermont-Ferrand. Médéric (Clichet), tombe amoureux d’Isadora (Lvovsky), une prostituée de 50 ans, mais elle est mariée. Alors que le centre-ville est le théâtre d’une attaque terroriste, Selim (Kadri), un jeune sans-abri se réfugie dans l’immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Sélim et son désir de vivre une liaison avec Isadora.
Le long métrage, neuvième du réalisateur, est également porté par Renaud Rutten, Doria Tillier, Michel Masiero, Philippe Fretun, Farida Rahouadj, Miveck Packa, Yves-Robert Viala et Patrick Ligardes.
Voici la critique de Première, repartagée en attendant sa première diffusion en clair, en ce mercredi soir sur Arte.
L’Aveyronnais Alain Guiraudie est allé chercher dans le Puy-de-Dôme le décor de cette comédie boulevardière et politique, un tableau de la France contemporaine naviguant entre l’angoisse et la rigolade, la flippe et la fantaisie. L’écriture du film, hautement funambule, enchaîne d’abord les séquences selon une séduisante logique surréaliste. Trop vite, pourtant, cette volonté de délirer le réel est alourdie par la tentation d’un discours « raisonné » sur les maux du pays.
Guiraudie est génial quand il pirate les vieux clichés du cinéma – voir l’extraordinaire scène de sexe entre Noémie Lvovksy et Jean-Charles Clichet au début du film, à rebours de toutes les conventions. Il est beaucoup moins inspiré quand il détaille le petit cirque politico-médiatique qui circonscrit nos imaginaires, tombant alors lui-même dans le piège des sociotypes – on finit par ne plus regarder les protagonistes qu’en se demandant qui ils sont censés représenter dans le champ social : le facho menaçant, la Macroniste tout-sourire, la jeune fille « issue de l’immigration »… Prédomine à l’arrivée la sensation que Guiraudie emprisonne ses personnages plus qu’il ne les libère.
Miséricorde, d'Alain Guiraudie : génialement dingue [critique]
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