Une parodie de biopic au carré sur un pasticheur de chansons populaires, avec Daniel Radcliffe moustachu et en chemises hawaïennes. Très drôle.
Depuis les années 80, Alfred Yankovic se fait une spécialité de reprendre des tubes pop en y injectant des paroles loufoques (My Sharona de The Knack devient My Bologna ; Beat it de Michael Jackson transformé en Eat It ; Gangsta's Paradise réinventé sous le titre Amish Paradise). Concept de pastiche complètement absurde et digne d’un oncle un peu gênant, qui lui a pourtant valu de devenir une institution de l’autre côté de l’Atlantique sous le nom de « Weird Al » Yankovic. Sa vie d’accordéoniste à chemises à fleurs méritait-elle un film ? Bien sûr que non, et c’est pour ça que c’est aussi rigolo. Co-écrit par Yankovic lui-même, ce biopic apocryphe et taré prend toutes les libertés, transformant le chanteur - impeccablement joué premier degré par Daniel Radcliffe - en rockstar dévorée par un succès plus important que celui des Beatles.
En ligne de mire, Rocketman ou Bohemian Rhapsody, dont les clichés sont soigneusement ramenés à leur absurdité (les parents infects qui refusent qu’Alfred joue de la polka, cette « musique du diable » ; le « moment eurêka » de la première parodie, inspirée par un saucisson…). Le rire vient moins de la mise en scène, très classique, que d’un scénario constant dans son extravagance et la qualité de ses dialogues. Weird : The Al Yankovic Story parvient à réinventer toutes les 20 minutes, ajoutant en cours de route une intrigue désopilante avec une Madonna maléfique (Evan Rachel Wood, née pour ce rôle). Possiblement culte dans quelques années.
Weird : The Al Yankovic Story, d’Eric Appel, avec Daniel Radcliffe, Evan Rachel Wood, Julianne Nicholson… À voir sur OCS.
Commentaires