Après L'Auberge espagnole, Les Poupées russes et Casse-tête chinois, la saga de Xavier et Wendy file à Athènes, avec une autre bande... et dans un autre format. Le réalisateur s'explique.
De L'Auberge espagnole à Salade Grecque, il s'est écoulé un peu plus de vingt ans. Cédric Klapisch a vieilli. La jeunesse européenne a changé. Le vieux continent n'est plus le même que celui exploré avec tant d'optimisme par Xavier dans ses aventures barcelonaises. Alors pour capter son époque, le réalisateur n'a pas hésité à lâché les rennes de son bébé. Cinq jeunes scénaristes, pas encore âgés de 30 ans, ont été recrutés pour écrire cette nouvelle série dont l'ambition reste la même : peindre la jeunesse du moment, ses rêves comme ses angoisses.
Ce n'est donc plus l'histoire de Romain Duris qui se raconte dans cette suite pour Prime Vidéo. Salade Grecque déplace le regard sur ses enfants, Tom et Mia, confrontés de plein fouet à la crise migratoire et aux conséquences de la crise économique de 2008. Non, ce n'est pas tout à fait le quatrième opus de la saga de L'Auberge espagnole, et Cédric Klapisch explique pourquoi :
"J'aimerais bien que les gens qui ont aimé les trois films voient autre chose dans ce projet", nous confie le cinéaste, que Première a croisé au festival Séries Mania en mars. "C'est presque le plus intéressant à mon sens. Si j'ai accepté de faire la suite de L'Auberge espagnole, des Poupées russes et de Casse-tête chinois, c'est justement pour faire un nouveau portrait de la jeunesse européenne, avec de jeunes scénariste et des acteurs européens d'aujourd'hui".
Pas un nouveau volet de la saga en somme. Et le réalisateur va même plus loin en nous avouant : "Je ne pense pas que j'aurais fait un quatrième film. Je crois que cela n'aurait pas été intéressant. Et puis j'avais envie d'une narration différente. Là, il y a l'idée de parler d'une autre génération, et d'en parler d'une autre façon : à travers 8 épisodes de 52 minutes !"
Avec Salade Grecque, Cédric Klapisch a voulu expérimenter un nouveau terrain, développer sa première série à lui - même s'il avait déjà collaboré à la saison 1 de Dix pour Cent - avec une approche de l'histoire forcément différente : "Il faut raconter beaucoup de choses, pour nourrir 8 épisodes. Et puis il y a la dictature du cliffhanger. Il faut une chute à la fin de chaque épisode et cela fabrique des contraintes qui ne sont pas celles d'un long métrage. On peut être contemplatif dans un film. Dans En Corps, par exemple (son dernier film) les 15 premières minutes sont sans dialogue. Ce serait impossible dans une série. Il y a des tentatives formelles qu'on peut oser dans un film, et moins dans une série, où l'on est beaucoup plus au service de la narration..."
Salade Grecque en 8 épisodes, à voir sur Prime Vidéo à partir du 14 avril.
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