D'abord assistant réalisateur pour le cinéma et la télévision, il dirige de nombreux shows télévisés et se consacre au documentaire. En 1971, il réalise Mathias Kneissl, qui est un des principaux films du courant « anti-Heimatfilm ». Il précise ses orientations dans trois titres réalisés avec la participation du scénariste Burkhard Driest : la Déchéance de Franz Blum (Die Verrohung des Franz Blum, 1973), qui se passe dans le milieu des prisons, Mèches (Zundschnüre, 1974), sur des enfants d'ouvriers au début du III Reich, et Paule Pauländer (1975), consacré à une famille paysanne engluée dans des difficultés économiques et psychologiques. Il a tourné deux autres films majeurs, la Vedette (Der Hauptdarsteller, 1977), inspiré de son expérience avec les acteurs non professionnels qui avaient joué leur propre rôle dans Paule Pauländer, et le Couteau dans la tête (Messer im Kopf, 1978), un film courageux et humain sur l'hystérie antigauchiste, les pressions policières et les manipulations de la grande presse. En 1980, il retrouve Burkhard Driest pour Terminus liberté (Endstation Freiheit), qui, comme la Déchéance de Franz Blum, est inspiré de la vie du scénariste. En 1982, il tourne l'Homme sur le mur (Der Mann auf dem Mauer), en 1984 un reportage sur le cinéaste indien Mrinal Sen (10 Tage in Calcutta) et en 1986 un film sur le procès Baader-Meinhof : Stammheim. Il réalise en 1987 une comédie musicale « alternative » : Ligne 1 (Linie Eins) puis en 1989 les Yeux bleus (Blauäugig) sur le thème des disparus sous la terreur argentine. Reinhard Hauff a réalisé plusieurs films de fiction pour la télévision de 1969 à 1974, et il est associé à Volker Schlöndorff dans la société de production Bioskop Film depuis 1973. Il est l'époux de Christel Buschmann, scénariste (la Vedette) et cinéaste.Sa sympathie va à des personnages qui sont le plus souvent des victimes de la société, des faibles, des oubliés de la prospérité allemande. Le spectateur n'est jamais conduit à s'identifier à ces héros au détriment de sa propre prise de conscience : en cela, Hauff, cinéaste d'une grande probité, va plus loin que la simple fiction de gauche. Il est devenu en 1993 directeur de l'École supérieure de cinéma et de télévision de Berlin (DFFB).