Comme un fils (2024)
2023 Eskwad

"Tout le monde se permet de moquer les Roms méchamment, voire violemment, sans aucun complexe. De se moquer de leur misère", a dénoncé Nicolas Boukrief.

Jacques Romand est un enseignant qui a perdu sa passion. Sa vie va changer, depuis qu’il a assisté à une agression dans un épicerie de quartier. En tant que témoin, Jacques contribue à la capture d’un des voleurs : Victor, âgé de 14 ans. Jacques réalise la misère sociale et financière dans laquelle se trouve ce gamin déscolarisé et forcé à voler pour survivre. L’enseignant va tout mettre en œuvre pour venir en aide à ce jeune à la dérive – quitte à affronter les exploitants. En tentant de convaincre Victor de lutter contre ses propres réticences pour construire un avenir meilleur, Jacques va modifier son propre destin...

Nicolas Boukhrief, réalisateur de Trois jours et une vie (2018), Un ciel radieux (2017) ou encore La Confession (2015), a voulu rendre hommage aux métiers de l’enseignement avec Comme un fils, sorti en salles en mars dernier et diffusé pour la première fois à la télévision, ce soir, sur Canal +.

 "Comme un fils est né de deux idées, expliquait le metteur en scène en dévoilant sa bande-annonce, en tout début d'année 2024. Après l’assassinat de Samuel Paty, je voulais tout d’abord écrire un film sur l’importance de la figure du professeur. Et rendre hommage à ceux qui m’ont aidé à me constituer."


 

D'origine roumaine, l'adolescent est piégé dans un cercle vicieux, orchestré par un parent opportuniste et violent - le cinéaste revendique une dénonciation des mauvais traitement envers une population constamment stigmatisée. 

"La seconde idée est née en voyant sur scène plusieurs humoristes faire des piques d’un humour assez pauvre sur la communauté des Roms (...) Cela m’a donné envie de me renseigner sur cette communauté, qui souffre sans doute aujourd’hui de la plus grande forme de racisme endémique puisque tout le monde se permet de la moquer méchamment, voire violemment, sans aucun complexe. De se moquer de leur misère", a déclaré le cinéaste dans le dossier presse. 

Au casting de ce bras de fer social, Karole Rocher, Stefan Virgil Stoica et Vincent Lindon, dans le rôle de Jacques. Qu'en avait pensé la rédaction de Première ? Voici notre critique de Comme un fils :

C’est un sujet passionnant et qui, comme la plupart des films de Nicolas Boukhrief, résonne fort avec l’actu. Un prof qui a perdu la flamme tombe sur un mineur isolé parti en vrille. L’enfant sauvage est un rom et a des ennuis avec la police. L’ancien prof décide alors de le sauver. Malgré lui. Contre lui. Mais jusqu’où pourra-t-il aller dans cette croisade ? Mise en scène à l’os, réalisme étouffant : on se croirait chez les Dardenne au début (un gamin, l’entêtement, une mission, et le réel comme véritable obstacle). Sauf qu’il y a Vincent Lindon, qui est à la fois le meilleur atout du film et son pire ennemi. Sa présence impressionne d’abord, brute, dense, avant de tout écraser, de ne plus laisser respirer la fiction et les autres personnages.

Trois jours et une vie, de Nicolas Boukhrief : Un drame impressionnant [Critique]