La comédien phare d'Alien et d'Avatar est la star du soir sur la chaîne franco-allemande.
Gorilles dans la brume, c'est l'évocation de la vie de Dian Fossey, anthropologue, qui consacra toute son énergie à l'étude et à la sauvegarde des gorilles et qui fut sauvagement assassinée le 26 décembre 1985. Ce drame, qui vient de fêter ses 35 ans, sera proposé ce soir sur Arte.
En 1989, Sigourney Weaver fut nommée deux fois aux Oscars : parmi les meilleures actrices pour Gorilles dans la brume, donc, et en second rôle féminin pour un projet d'un tout autre genre Working Girl. Deux films très différents, qu'elle a adoré tourner coup sur coup, même si elle ne remporta finalement aucune des deux statuettes : en cette année du triomphe de Rain Man, ce sont Jodie Foster et Geena Davis qui ont été honorées, respectivement pour Les Accusés et Voyageur malgré lui. Deux ans plus tôt, elle était déjà très fière d'avoir été la première comédienne nommée à l'Oscar de la meilleure actrice pour un univers de science-fiction, grâce à Aliens, de James Cameron.
Sigourney Weaver explique pourquoi elle en a fini avec AlienLa réaction de Sigourney face à cette double nomination est à voir dans le portrait inédit de l'actrice diffusé juste après le drame culte de Michael Apted, sur Arte. La comédienne y confirme aussi avoir été tant touchée par le parcours de Dian Fossey qu'elle défend aujourd'hui encore sa cause, devenue l'ambassadrice de sa fondation de défense des gorilles en Afrique.
La particularité de ce documentaire intitulé Héroïne de style est que Sigourney y a longuement la parole, éclipsant d'ailleurs les commentaires d'autres intervenants dont l'analyse n'est pas aussi pertinente que la sienne : on aurait par exemple préféré voir Weaver s'étendre davantage sur son expérience "made in France" dans Dix pour cent plutôt que de suivre le producteur de la série, Dominique Besnehard...
Retraçant les films marquants de sa carrière et son image hors normes à Hollywood, l'actrice s'arrête évidemment longuement sur Ripley, l'héroïne d'Alien, de Ridley Scott, qui a bouleversé sa vie. Grâce à elle, Sigourney a symbolisé une nouvelle image de la femme, forte, déterminée, grande (elle mesure 1m82), puis au fil de ses autres incarnations, elle a aussi dévoilé des facettes plus maternelles ou tourmentées de sa personnalité. Jusqu'à faire part de ses hésitations sur le tournage du 4e opus d'Alien, de Jean-Pierre Jeunet, qui lui a valu ce commentaire collector de son époux, le réalisateur Jim Simpson : "Tu crois que tu ne peux pas le faire ? Ripley en serait capable, elle..." Il n'en fallait pas plus pour que Sigourney dépasse sa peur de l'eau et accepte de tourner elle-même ses cascades en apnée, aux cotés de Winona Ryder !
Héroïne de style est un documentaire assez complet, même si l'on peut regretter que la réalisatrice allemande Bärbel Merseburger-Sill fasse l'impasse sur plusieurs autres personnages marquants de sa carrière : son double rôle au sein de la saga Avatar, par exemple, est à peine évoqué, alors qu'il a permis à l'actrice d'incarner une adolescente à 70 ans passés ; son personnage parodique de Galaxy Quest aurait également pu être intégré à la discussion, tant il lui a permis de s'amuser avec beaucoup d'auto-dérision de son statut de star de la SF, victime du regard de ses "fanboys"...
A mi-parcours, ce portrait bifurque, pour se concentrer davantage sur l'évolution de ses looks ou ses engagements humanitaires. Le film illustre tout de même la place à part que tient Sigourney Weaver dans le paysage cinématographique de ces quatre dernières décennies. Révélée au monde en 1979, alors qu'elle avait déjà 30 ans, elle a su par ses choix de carrière conserver une place importante dans le cœur du public, et continuer à incarner des héroïnes intéressantes passée 40, 50 ou 60 ans, faisant fi du jeunisme régnant à Hollywood.
Sigourney Weaver héroïne de style sera visible gratuitement dès aujourd'hui sur Arte.tv, et ce durant trois ans (jusqu'au 4 juin 2027, précisément).
Sigourney Weaver bientôt dans l'univers Star Wars ?
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