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Il y a du Almodovar dans ce premier long métrage grec mettant en scène une jeune danseuse en fugue recueillie par des pickpockets squattant un complexe de loisirs abandonné d’Athènes et qui va peu à peu devenir leur complice en donnant des spectacles de rue leur permettant de distraire les passants pendant qu’ils subtilisent leurs portefeuilles. Avant que l’arrivée d’un autre homme au visage amoché lui aussi recueilli puis déguisé en femme pour échapper à un puissant malfrat local, ne vienne ajouter de la passion amoureuse dans cet univers déjà bien explosif. Adepte du mélange des genres, Massalas déploie un récit entre thriller, comédie musicale et chronique sociale (celle d’une Grèce toujours étouffée par la crise) à l’atmosphère queer et sensuelle plus que séduisante. Mais la forme finit par prendre le pas sur un scénario qui finit par se perdre dans les multiples sous- récits qu’il développe en 97 minutes forcément insuffisantes pour ne pas rester trop à la surface de certains. Un geste inabouti donc mais sacrément prometteur.