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Ça fait trente ans que William Friedkin dissèque l’obsession et la folie de ses contemporains. Avec des hauts (Police fédérale Los Angeles, l’Exorciste ou French Connection) et des bugs (le nullissime Jade). Bug fait partie des premiers. En adaptant une pièce intello de Broadway, Billy le dingue offre le film parano le plus glaçant qu’on ait vu depuis Fight Club. Coincé dans une chambre avec ses deux personnages, ce chef-d’œuvre claustro est un pur défi de cinéma, un huis-clos hallucinatoire dont même les dérapages grand-guignolesques frappent juste. Avec en prime, la découverte d’un acteur impressionnant : dans le rôle de l’ex-marine givré, Michael Shannon fait froid dans le dos…
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Consciemment ou non, Friedkin a convoqué les thèmes de tous ses films les plus emblématiques dans ce huis-clos adapté d’une pièce de théatre : la contamination de Cruising, la possession (et la tentative de guérison) de l’Exorciste, la corruption de Vivre et mourir à LA. Au premier plan, il est question de la paranoïa américaine d’aujourd’hui, le tout comprimé dans l’espace d’une chambre de motel. Pas besoin de secouer, la démence qui se nourrit d’elle-même prend une telle densité qu’on pourrait marcher dessus. Ashley Judd trouve le rôle de sa vie. Si tous les films dégageaient autant d’énergie, le marché de la cocaïne s’effondrerait.
Toutes les critiques de Bug
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Le grand retour du réalisateur de “L’Exorciste” : un huis-clos vénéneux qui terrifie.
Bug terrorise, Bug pulvérise et soude dans le même temps. Bug émeut de surcroît, et accessoirement fait rire. Multi-usage et ultraperformant. -
En recherchant désespérément les preuves de la présence d'insectes, les personnages se mutilent, creusent eux-mêmes sous leur peau, à la recherche de bestioles imaginaires. C'est en pénétrant la surface, en traversant l'épiderme que s'effectue ainsi la quête de la preuve, la recherche d'une présence vivante. Dans Bug, il n'y a pas seulement une manière de considérer les corps dans leur épaisseur charnelle, il y a aussi la proclamation par un cinéaste d'une exigence catégorique : celle d'un réel qui ne serait pas seulement visible mais aussi consistant.
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William Friedkin (est) plus connu pour son punch rentre-dedans que pour la romance. Sa violence est ici au service d’un huis clos où se mêlent un amour naissant et une descente aux enfers. Un téléphone qui sonne sans que personne ne réponde, des insectes invisibles mais très présents, un hélico qui tourne au-dessus du motel : l’angoisse s’installe très vite, crescendo jusqu’à des scènes gore croquignolettes. Le couple de paumés, joué de manière impressionnante par les deux acteurs, parvient à s’aimer en adhérant aux mêmes fantasmes et aux mêmes terreurs. Persécution, conspiration, manipulation : ce récit halluciné peut aussi se voir comme la photo d’un pays en proie à une paranoïa galopante qui laisse libre cours à tous les excès.
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William Friedkin, cinéaste controversé du nouvel Hollywood, célèbre pour deux des plus grands succès des années 70 (« French Connection » et « L'exorciste »), revient à l'adaptation théâtrale de ses débuts (via la pièce de Tracy Letts) et retrouve ses thèmes de prédilection : les dangers de l'amour-fusion, la dérive existentielle, les pulsions et les illusions.
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C'est une comédie pacifiste et grand public qui se distingue délibérément de cet ambitieux cinéma d'auteur libanais. La mise en scène est simple: elle ressemble à un très long clip publicitaire, avec toutes les facilités et les simplifications que ce genre implique.