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D’un fait divers plutôt sordide, Xavier Beauvois a tiré un drôle de film, sorte de "conte burlesque réaliste" qui confère une grandeur humaine à des laissés-pourcompte. Chaplinien en diable, "La Rançon de la gloire" joue sur les contraires : le bâton alterne avec la peau de banane ; l’auguste (Benoît Poelvoorde) s’oppose au clown blanc (Roschdy Zem) ; les cuivres nobles et emphatiques de Michel Legrand se superposent aux paysages plats du canton de Vaud... "La prison, c’est la maison des gardiens ou des voleurs ?", demande la fillette d’Osman en écho au propos du film, qui ne stigmatise personne, surtout pas les plus démunis. Dommage que dans un louable souci de légèreté et d’oecuménisme social, le cinéaste ne livre toutefois qu’une caricature assez light de la lutte des classes. C’est en somme une comédie neutre. Comme la Suisse.
Toutes les critiques de La Rançon de la gloire
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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"La Rançon de la gloire" ne tombe jamais dans la vulgarité cinématographique (l’hyperdécoupage, le gag facile, démagogique et lourd), il tire constamment le spectateur vers le haut, sous le patronage (modeste) du grand Chaplin, sans chercher à tout prix l’exploit ou la perfection.
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Plutôt farfelu comme scénario et pourtant Xavier Beauvois arrive à en faire une fable touchante sur l’amitié. Le duo Poelvoorde- Zem fonctionne à merveille et on éprouve toute de suite de la sympathie pour nos deux compères loufoques et maladroits.
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Par sa mise en scène, oscillant entre tenue et lâcher prise, Beauvois est comme un auteur de BD. Tout est là, cadré et précis, dans les nuances grisâtres ou éclatantes ou dans la bande-son échevelée de Michel Legrand. Mais la tendresse avec laquelle sont filmés Eddy et Osman donne au film une autre envergure, plus large, rêveuse et rêvée.
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Un beau film qui, en dépit de quelques longueurs, est aussi un merveilleux hommage à Charlot. On regrettera toutefois que Xavier Beauvois se soit parfois abandonné à une sorte de paresse consistant à laisser s’éterniser certaines scènes qui n’en méritaient pas tant.
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Malgré un casting convaincant et une musique signée Michel Legrand, l'aventure de ces deux "Charlots" manque un peu de punch.
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dans le film de Beauvois, le silence a disparu, dévoré par la musique. Pourtant certaines scènes n’auraient pas démérité de voir le silence s’installer. Cela aurait peut-être permis d’accorder une plus grande profondeur aux personnages. Un divertissement sympathique de bon aloi qui peine quelque peu à s’aligner au niveau des autres films de Xavier Beauvois.
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Côté rires, le film pâtit d'un sérieux manque de rythme. Heureusement, il y a les deux comédiens qui, par leur verve, évoquent les grands monstres de la comédie à l'italienne de jadis. Aux côtés de Roschdy Zem, très juste dans son rôle de gentil naïf, Benoît Poelvoorde est, une fois encore, étonnant en petit truand à grande gueule, à la fois roublard et fleur bleue. Un sacré numéro.
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"La Rançon de la gloire" patine, trop long, déséquilibré, submergé par la musique composée par Michel Legrand (...) L’hommage rendu par Beauvois à son idole est touchant, mais les personnages perdent un peu de leur réalité et le film de son intensité, qui, au fil des minutes, se dilue.
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Malgré l’hommage touchant à Chaplin, la présence d’excellents acteurs et la musique pleine de souffle de Michel Legrand, un malaise subsiste.
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Le réalisateur de "Des hommes et des dieux" humanise les deux kidnappeurs inconscients et signe ce qui n’est peut être pas son film le plus habité, mais qui s’avère un portrait touchant de deux charlots voleurs de Charlot.
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Il y aura forcément des grincheux, mais on peut d’ores et déjà saluer la volonté de renouvellement.
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Les dialogues sont d'une rare platitude et la mise en scène se traîne comme un corbillard. (...) Xavier Beauvois est fixé : le comique n'est pas son truc. A moins que ce soir le sien qui n'est pas le nôtre. Et inversement.
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Une farce policière, pas honteuse mais terriblement convenue. Un film trop bien bancal pour convaincre et dont la fantaisie tient davantage du collage d’intentions.
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Ennuyeux, long et sans intérêt, "La rançon de la gloire" rappelle les pires heures du cinéma français narcissique. On espère que le Xavier Beauvois du "Petit Lieutenant" sera bientôt de retour.
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Dommage qu'en dépit d'un ton drolatique, le film peine à convaincre de bout en bout. La faute à des longueurs. Visiblement, Beauvois n'a pas su couper, ni éviter les répétitions. Reste un événement oublié, transformé par une intrigue qui rend hommage au maître du cinéma muet.
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Xavier Beauvois a pourtant voulu y croire en comptant sur le talent de ces deux grands comédiens que sont Benoît Poelvoorde et Roschdy Zem. Las ! son film tourne à vide. On déterre, on réenterre, et on attend que ces deux charlots tombent dans les pattes de la police. On est loin d'un festival de canne...