Titre original Pájaros de verano
Date de sortie 9 novembre 2016
Durée 125 mn
Réalisé par Cristina Gallego, Ciro Guerra
Avec Carmiña Martínez , Natalia Reyes , José Acosta
Scénariste(s) Maria Arias, Jacques Vidal
Année de production 2018
Pays de production COLOMBIE
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Dans les années 1970, en Colombie, une famille d'indigènes Wayuu se retrouve au cœur de la vente florissante de marijuana à la jeunesse américaine. Quand l'honneur des familles tente de résister à l'avidité des hommes, la guerre des clans devient inévitable et met en péril leurs vies, leur culture et leurs traditions ancestrales. C'est la naissance des cartels de la drogue.

Critiques de Les oiseaux de passage

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Obnubilés par les cartels colombiens – usines à thrillers peuplés de mafieux sanguinaires – et sa seule figure de proue, Pablo Escobar, le cinéma et la télévision ne se sont jamais vraiment intéressés aux racines du mal. Ces Oiseaux de passage de Ciro Guerra et Cristina Gallego – respectivement réalisateur et productrice de L’Étreinte du serpent en 2015 – est une épopée divisée en plusieurs chants retraçant la carrière d’un petit revendeur d’alcool qui va devenir, à partir de la fin des années 60, un trafiquant de drogue de haut vol. Son parcours exprime tout entier la dérive criminelle d’un pays qui aura longtemps du mal à donner au monde une autre image de lui-même. Les noms des chapitres du film (“Herbes sauvages”, “Les tombes”...) disent à peu près tout de cet inéluctable chemin vers l’abîme. Une trajectoire qui emportera dans son sillage l’honneur sacré d’une famille de paysans du nord de la Colombie. Les cinéastes désignent clairement les coupables de cet engrenage maléfique puisque c’est d’abord pour fournir en marijuana des gringos – hippies américains cherchant un peu de pureté facile loin de la civilisation – que l’homme, soucieux d’offrir une dot suffisante à sa promise, va faire fructifier son trafic. La cupidité ne résiste pas ici aux traditions séculaires dont les signes, pour peu que l’on sache les appréhender, agissent comme des garde-fous. Tourné à la façon d’un western empreint de mysticisme, ce film solaire sait aussi ressembler à ce que son sombre sujet lui impose. Fascinant.