Première
Et si les zombies n’étaient pas violents et ne représentaient pas une menace ? Alors qu’un virus a transformé une partie de la population en une masse de « non-vivants » errant sans but, trois trafiquants de cadavres cherchent à tirer profit de la situation avec maladresse. Dans un monde peuplé de morts ambulants opprimés, détestés et exploités, le trio de geeks loosers se retrouve confronté à une organisation secrète malveillante. Fun et dynamique, aussi bien interprété qu’écrit, le film révèle les forces de ses créateurs. Né au milieu des années 2000, le collectif RKSS (Roadkill Superstars) a fait ses armes avec quelques courts métrages d’horreur. Le groupe composé de François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell est remarqué en 2015 avec son premier long métrage, Turbo Kid (un Mad Max à bicyclette) avant de confirmer ses qualités en 2018 avec l’excellent Summer of 84 (une histoire de tueur en série arrosée d’une ambiance Ça). Démontrant encore leur attitude de fans de films d’horreur, ils sortaient en mai dernier Wake Up, appropriation sarcastique mais crue du genre du slasher. Avec We Are Zombies (adapté du comics du même nom) c’est aux morts-vivants qu’ils s’attaquent en jouant avec habilement leurs codes. Entre des scènes gores jouissives, un gout prononcé pour l’esthétique retro et une ironie qui ne tombe pas dans la satire, RKSS assume un ton de film de zombie indépendant jamais sérieux mais jamais ridicule. We Are Zombies remplit le contrat avec brio : une comédie d’horreur popcorn fraiche et terriblement efficace.
Bastien Assié