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Les Magnétiques propose un voyage de 30 ans en arrière. 1981. Une petite ville de province. Deux frères, le timide Philippe (Thimotée Robart, incandescent) dans l’ombre du charismatique Jérôme dévoré par ses démons intérieurs. Le garage paternel. La menace du service militaire obligatoire. Une radio pirate installée dans le grenier d’un bar. Telle est la base de ce premier long primé à de la Quinzaine des Réalisateurs sur laquelle Vincent Maël Cardona déploie un récit très riche dont chaque composante nourrit harmonieusement l’autre. Un récit initiatique dans les pas de Philippe qui va découvrir les élans immaîtrisables de son cœur (il tombe amoureux de la petite amie… de son frère) et vivre à fond sa passion de jouer avec les sons en faisant de la radio. Une histoire d’amitié lors de son service militaire à Berlin qui va lui permettre de grandir, loin des secousses familiales. Un film sensoriel qui emplit de bonheur nos yeux et nos oreilles, tourné avec les objectifs de l’époque pour en reconstituer l’atmosphère, au son de la vague new- wave et punk qui déferlait. Ce puzzle est orchestré brillamment par Cordona, avec en point d’orgue une scène qui justifie à elle seule le voyage dans ces Magnétiques quand Philippe, en studio radio à Berlin, se met à jouer avec les sons en direct pour déclarer sa flamme à la copine de son frère. A l’image de ce moment sublime, Les Magnétiques est un film enthousiasmant qui offrant un shoot de nostalgie d’autant plus fort que l’éveil au monde de ce jeune héros y percute la fin de ce monde dans lequel il évolue.